Dans le village nous souhaitions rencontrer les tribus Akha, d'origine Tibéto-Birmane, émigrées en Thaïlande au siècle dernier. Malheureusement, aujourd'hui, les femmes présentes sur les marchés en tenues traditionnelles attendent patiemment les touristes afin de leur vendre leur artisanat. Véritablement harcelées nous n'avons pas de clichés de leur costumes traditionnels noirs ornés de broderies colorées. En voici seulement un exemple dans leur étal d'artisanat.
 

Mais à Mae Salong ceux que l'on rencontre essentiellement sont des chinois qui ont le monopole sur les restaurants, les guesthouses et la confection du thé. D'ailleurs nous n'avons pas croisé de thaïlandais. Du coup, influence communiste oblige, tout était plus cher, et dans leur sourire seul le rapport à l'argent prévalait. Ainsi, bien que le marché de thé de Mae Salong soit très réputé, mal à l'aise devant cet insistance commerçante, nous n'avons pas fait de dégustation et nous avons décidé de reprendre la route rapidement.

Nous avons passé une dizaine de jours dans cette ville. Non pas qu'elle représente un intérêt majeur, mais pour plusieurs raisons, davantage humaines que touristiques.
Malgré tout, nous avons visiter certains temples revêtant un caractère ou une architecture inédite :

Le temple blanc (Wat Rong Khun) :

Sorti d'un autre monde, ce temple est blanc, certes, mais offre une sculpture complètement décalée et fantasmagorique : des démons, des mains sortant de la terre comme pour échapper à l'enfer, chaque représentation dénonçant les abus et maux de notre société tels l'alcool, la cigarette. A l'intérieur également (mais il était interdit de prendre des photos), des fresques recouvrant entièrement les murs évoquant le 11 Septembre, les technologies d'aujourd'hui, la télévision...
 

 La maison noire (oeuvre déjantée d'un seul homme : Thawan Duchanee)

Cet ensemble de temples est entièrement en bois. Toits, murs, chaque piliers, tout a été sculpté dans du bois avec une minutie qui a du demander des heures et des années de travail. Là encore, un esprit décalé, torturé, parfois inquiétant...
 

Thawan Duchanee est né à Chiang Rai en 1939 et a été le premier peintre thaïlandais a être reconnu internationalement.

Temple du XVè siècle, Chedi rénové du XIVè siècle et son fameux boudha d'émeraude sculpté en réalité dans de la jade.
 

Buddha Cave :

Un lieu insolite où plusieurs Buddhas sont exposés : abrités dans des grottes aménagées comme une cave aux trésors...
 

Chiang Rai Beach :

La plage de Chiang Rai, le long de la rivière Kok. Très bien aménagée, plein de petites cabanes en bambou accueillent la population de la ville qui vient pour se baigner, s'amuser, pêcher ou pique-niquer. Parfait pour la farniente agrémentée d'un joli coucher de soleil.

Le Night Bazaar :

Notre marché préféré pour dîner. Bon nombre de petits stands entourent une grande place où tout le monde vient s'asseoir pour dîner entre amis. On y trouve les plats traditionnels tels pad thaï, fried noodles, ou encore des légumes fris, du poisson mais aussi des sushis...

Et pour l'ambiance, danses et chants, sur une grande scène. La particularité : les jolies danseuses ne sont en fait... pas des femmes ! Ce sont ce que l'on appelle des « lady boys ». Ces hommes se déguisent en femmes et parfois, nous avons du mal à distinguer l'illusion de la réalité. Pour eux, ce n'est pas qu'un simple déguisement les soirs de fête, c'est leur mode de vie. Ce-dernier est très répandu en Thaïlande et accepté de manière très naturelle. Nous croisons beaucoup d'hommes habillés et se comportant comme de vraies femmes (cheveux longs, jupe, talons et maquillage), quel que soit le moment de la journée. Mais cela ne choque personne ici. Par exemple, le garçon qui dirigeait le cours d'aérobic à l'école de Mae Na Chorn est un lady boy. Bien sûr, à l'école il s'habille comme un garçon, mais le week-end, on le confondrait sans problème avec une jeune femme. Tout le monde le sait à son école mais c'est tout à fait naturel pour tout le monde, même pour les adolescents. De même, à l'inverse certaines femmes veulent être des hommes : cheveux courts, habillées comme des garçons, ce sont des « tom boys ». Un exemple de tolérance... à suivre.
 

Mais ce qui nous a fait passer plus de temps que prévu à Chiang Rai, ce sont les rencontres : Joyce, jeune thaïlandaise tenant sa toute nouvelle guesthouse, Valérie, Frank, Raymond et Rafaël : 3 français en couple avec Nui, Nam et Oil, 3 thaïlandaises. Ils passent la moitié de l'année en France, l'autre ici ou encore qui souhaitent ouvrir leur petit commerce, guesthouse-restaurant comme Raymond avec Nam. Nous avons formé une petite bande fort sympathique, enchainant bons repas thaïs cuisinés par les filles, barbecues appelés « Mukata », anniversaires, soirées billard au reggae bar... Du coup, chaque jour, nous avons décalé notre départ pour la Laos (bon, aussi parce que pendant 3 jours, il a plu non stop, avec des températures frôlant les 12°C, ce qui d'après les filles n'arrive jamais à cette saison !).
 

	Une vraie petite famille !

Bref, nous comptions passer 2 ou 3 jour à Chiang Rai, mais les rencontres en ont décidé autrement. Vous nous manquerez :-)