Amélie et Emilie sur les routes

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Le 5 Mai 2011 : l'école du village de Thlok Kambot au Cambodge


Au Cambodge, une multitude d'ONG (Organisations Non Gouvernementales) ou de petites associations soutiennent des écoles et des orphelinats. Difficile alors de choisir vers qui s'orienter. Le pays est très pauvre et 33% de la population a moins de 15 ans. Ce ne sont donc pas les écoles à aider qui manquent.

Comme à notre habitude, nous posons la question autour de nous. Et la première personne que nous croisons est notre chauffeur de tuk-tuk : Soviet (à prononcer Sovit).

 

Il nous explique qu'il vient d'un village à une demie-heure de Siem Reap et que la petite école comptant deux classes ne dispose pas de grand chose. C'est donc décidé, c'est à cette école de Thlok Kambot que l'association apportera son aide. Sans trop en apprendre davantage, nous savons qu'elle compte environ 70 élèves.


Le lendemain matin, Soviet et un autre chauffeur (parlant un peu mieux l'anglais) nous accompagnent en ville pour acheter et ramener les fournitures scolaires.

     

A 7h le matin suivant, nous partons pour le village. Le trajet se passe les pieds en l'air, débordant un peu du tuk-tuk remplis des sacs en plastique. Le début de la route est goudronnée puis au bout d'une demie-heure, nous empruntons un chemin de terre rouge à travers une végétation luxuriante. Nous croisons quelques maisons sur pilotis et arrivons à l'école.

     

A priori, les enfants et les deux enseignants étaient prévenus de notre arrivée et nous attendaient dans la cour. Les premiers sourires et « hello » s'échangent immédiatement tandis que nous prenons le chemin des salles de classe.
 

   


Dans ces dernières, un tableau noir, quelques craies, des petites tables et chaises et... c'est tout. Pas de cartable, de cahier, de livre ou de stylo. Juste quelques sacs déchirés ou en plastique et deux ou trois posters aux murs.

   

   

Ce jour-là, tous les élèves n'étaient pas encore arrivés car il y avait une cérémonie pour un enterrement. Nous proposons donc de leur donner le ballon de foot en les attendant. En quelques secondes, les garçons se sont mis à cavaler partout dans la cour, prenant chacun en chasse le ballon, le sourire jusqu'aux oreilles.

 
   

Petit à petit, les autres élèves sont arrivés et ont commencé à s'entasser dans la salle de classe, nous voyant déballer le contenu des sacs. Les yeux grands ouverts, ils s'installent à 2, 3 parfois plus derrière les petites tables et attendent patiemment la distribution des fournitures.

   


Soviet et son ami nous aident à constituer les lots pour chaque élève : 1 cahier, 1 stylo, 1 crayon à papier, 1 gomme, 1 taille-crayon, 1 règle, 1 tube de colle, 1 ardoise, 1 brosse à dent, 1 tube de dentifrice et 1 savon. Ces derniers relevant d'une éducation à l'hygiène, nous remarquons que cela ne serait pas de trop. Certains enfants sont très sales ou ont leurs dents noircies par les caries.

     

     

A chaque fois que nous distribuons un lot, l'enfant nous regarde avec de grands yeux, un grand sourire (et oui, encore !) et joint ses petites mains en guise de remerciements. Il y a bien 70 enfants entassés dans la classe. Et cela prend du temps de tout distribuer. Mais ils attendent leur tour tranquillement et les premiers servis sont restés calmes jusqu'à la fin.

   

Quelques autres enfants issus de l'école pour les plus grands pointent le bout de leur nez par les fenêtres. Nous décidons alors de leur distribuer les lots qui nous restaient.

Nous avions également acheté des crayons de couleur, des craies, 3 cahiers supplémentaires par élèves et 8 cordes à sauter, que nous confions aux deux enseignants.

S'en suit une démonstration des 3 gestes principaux du brossage de dents (nous aurions aimé le faire pour de vrai avec eux, mais il n'y avait pas d'eau à l'école, potable ou non d'ailleurs, … sous environ 40°C à 8h du matin...). Puis Emilie se lance dans une démonstration de corde à sauter en compagnie de l'institutrice et d'une élève.

 


Nous échangeons ensuite quelques mots en anglais et en français et le professeur leur fait répéter plusieurs fois et à voix très, très haute (!) « Hello, Thank you, Goodbye » avec leur traduction. Puis on recommence en français. Les élèves, très disciplinés, ont l'air d'apprécier. Enfin, ils entament une chanson, très bien apprise.

 


Puis les plus jeunes rejoignent l'autre classe et nous assistons à un cours de lecture dans la classe des plus grands (niveaux 3 et 4) en khmer (la langue officielle au Cambodge). Comme en Thaïlande et au Laos, le khmer s'écrit avec un alphabet différent du nôtre. Les lettres ressemblent à de véritables dessins et cela doit vraiment être difficile !

L'instituteur leur montre l'exemple, il lit les phrases en les suivant avec une longue baguette et les élèves, debout, lisent tous ensemble en même temps que lui. Ensuite, ils passent un par un et font de même. Certains d'entre eux atteignent difficilement le haut du tableau même avec la baguette parfois aussi grande qu'eux ! Impossible d'y échapper, de faire semblant ou de réciter par cœur les phrases. L'élève doit pointer chaque mot en même temps qu'il le lit, permettant ainsi à l'enseignant de déceler les erreurs. Après une dizaine de passages, c'est déjà l'heure de la récré !

     


Les élèves s'emparent des cordes à sauter avant d'aller dehors. Mais avant de jouer, direction la grande marmite de riz. Ils tendent leur assiette à l'institutrice et armés d'une cuillère ou de leurs doigts, avalent le tout goulument. Certains ont l'air d'avoir très faim. Mais cela ne nous étonne guerre après qu'une jeune femme enceinte travaillant dans l'hôtel où nous logions dans, pense-t-on de « bonnes conditions » (c'est-à-dire qu'elle ne vit pas dans la rue et travaille), nous explique que parfois, elle ne mange pas assez pour elle et son bébé et qu'elle a faim (sans parler des horaires : 6h du matin à 23h sans week-end et sans vacances)...

Alors les enfants dans les petits villages habitant dans des maisons en bois ou en bambou et dont les parents possèdent quelques poulets pour se nourrir ne doivent pas souvent souffrir d'indigestion. Et malgré tout, cela ne les empêche pas de se ruer sur les cordes à sauter et de jouer, sauter, rire pendant de longues minutes.

     

     

Ces moments partagés avec eux furent un vrai bonheur. Et quand l'instituteur vient nous voir et nous dit en anglais que les enfants sont heureux et que lui aussi est heureux parce que c'est la première fois qu'ils reçoivent tout ça, et bien cela nous remplit de joie et renforce notre conviction que même avec peu, on peut apporter beaucoup. Encore une fois, c'est grâce à vos dons que nous avons pu réaliser cela. Nous avons acheté des fournitures pour un montant de 190$ (132,66€) et brosses à dent, dentifrices et savons pour 58$ (40,50€).

     

     

Enfin, avant de rentrer, Soviet nous emmène voir sa maison et nous présente à ses parents. Nous leur avions mis de côté brosses à dent, dentifrices et savons pour eux aussi, car Soviet nous avait fait entendre que cela leur ferait plaisir. Si l'environnement dans lequel ils vivent est d'impression fort agréable, calme et verdoyante, sa maman nous montre que leur maison est en bambou car ils n'ont pas beaucoup d'argent. L'étage est le lieu où ils dorment, il n'y a pas de salle de bain ou de toilettes, et la « cuisine » est en fait située sous la maison montée sur pilotis. Une estrade en bois faisant office de plan de travail, cuisine, salle à manger ou à se reposer mais également de lit quand la famille ou les amis ont trop bu pour pouvoir rentrer chez eux (sage initiative...).

   

     











 
 



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