Amélie et Emilie sur les routes

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S'investir dans une école pour tous

 

Mirjam et Sina : Deux mois de volontariat au sein de l'orphelinat et de l'école de Mae Na Cham.

 

Sina, 23 ans voulait partir en Tahïlande depuis 3 ans afin de découvrir une nouvelle culture et de nouvelles manières de vivre. Infirmière de profession, elle commence à trouver son travail trop rébarbatif et souhaite diversifier ses expériences. Elle désirait trouver une ONG dans laquelle s'investir mais n'arriva pas à établir de contact. Par l'intermédiaire d'une amie, elle découvre la fondation et décide alors d'y travailler quelques mois. Ce travail avec les enfants lui a permis de prendre conscience du plaisir qu'elle éprouvait à enseigner et à mettre en place des activités pédagogiques. Lorsqu'elle combine ses expériences positives en tant qu'infirmière (lorsqu'elle effectue un stage avec des handicapés) et son expéreince d'enseignement, elle se rend compte qu'elle a vraiment besoin de passer du temps avec ses patients et de s'investir réellement auprès d'eux sans se contenter de simples soins. A son retour elle envisage ainsi  de reprendre ses études afin de travailler auprès d'enfants handicapés.

A ses côtés, arrivée après elle, Mirjam, 19 ans vient tout juste d'obtenir son baccalauréat. Comme de nombreux jeunes en Allemagne, avant de s'engager dans des études, elle décide de partir voyager et s'enrichir d'expériences professionnelles à travers le monde. Après 5 mois en Nouvelle-Zélande où elle expérimente le woofing et le picking (cueillette de fruits), nous la rencontrons à l'orphelinat où elle vient de passer 2 mois en tant que bénévole. C'est par l'intermédiare d'un ami qui enseigne l'allemand dans un lycée de Chiang Mai qu'elle découvre l'association de Ralph et saisit l'opportunité de s'y investir. Même si enseigner l'anglais était une expérience tout à fait nouvelle pour elle, elle a vraiment pris beaucoup de plaisir à s'occuper des enfants au quotidien. Cette aventure était un véritable défi. Aujourd'hui elle se sent grandie dans cette expérience qui lui a permis de prendre davantage confiance en elle. Même si son futur métier elle ne le voit pas dans l'enseignement ou en relation avec les enfants, cette expérience à l'étranger lui donne envie de poursuivre une voie dans le tourisme...

Pour Sina et Mirjam, le bénévolat a vraiment été plus qu'une simple expérience. Il a été également un moyen de se trouver soi-même et de se projeter dans un avenir plus proche de ce qui leur correspond. Ce n'est vraiment qu'en multipliant les expériences que l'on se découvre réellement.

Vendredi 15 Octobre (Sucre, Bolivie) : rencontre avec une ONG : le CERPI 
 

Lors d'une promenade dans le centre ville de Sucre, nous remarquons une petite carriole un peu étrange. Intriguée, Emilie s'approche et entame la discussion avec Jean-Benoît. Ce canadien de 27 ans nous explique qu'il est là pour 3 mois en tant que bénévole au sein d'une association : le CERPI. Cette Organisation Non Gouvernementale et non religieuse, fondée il y a 12 ans, a pour but d'accueillir des enfants de 4 à 16 ans, pour qu'ils évitent de traîner dans les rues, mais aussi pour les aider dans certains apprentissages scolaires.


 

En effet, en Bolivie, quasiment tous les enfants (en ville) sont scolarisés, mais dans des conditions particulières : les cours ont lieu soit le matin, soit l'après-midi, soit le soir (de 18h à 22h). Cette organisation est due au fait que ces mêmes enfants travaillent pour aider leurs parents. Par exemple, un enfant « cireur de chaussure » la journée ira à l'école le soir (on imagine alors les longues journées et la difficulté de se concentrer quand il faut apprendre après avoir travaillé toute la journée). Nous croisons aussi beaucoup d'enfants sur les marchés, vendant des empanadas (ces petits chaussons fourrés) ou d'autres chargeant des briques.

Certains enfants ne travaillent pas toute la journée, et leurs parents choisissent de les inscrire au CERPI pour la demi-journée pour 10 Bolivianos par mois. Certaines familles d'ailleurs ne paient rien, par exemple parce que les parents sont séparés et la maman en charge de sa fille n'a pas suffisamment d'argent (imaginez alors les difficultés financières de ces personnes, 10 bolivianos correspondant à un peu plus d'1€). Mais cela reste nettement moins cher en comparaison des garderies classiques qui coûtent 5 à 10 fois plus.

Le centre accueille chaque jour plusieurs groupes d'enfants répartis par tranche d'âge. Chaque jours, ils sont 400 à pousser les portes du centre, celui-ci comptant 1200 inscriptions mensuelles.


 La directrice nous fait visiter les différents lieux d'accueil et nous présente auprès des différents professeurs ou éducateurs.
 

A l'intérieur de la Ludothèque, Mirian Ramos Navarro accueille les enfants de 4 à 6 ans.

Leur sont proposés essentiellement des jeux et activités ludiques. Mirian nous explique que ce n'est pas comme à l'école. Il s'agit d'un centre pédagogique où les enfants peuvent renforcer leurs connaissances grâce à des jeux comme des puzzles, des cartes... Mais aussi d'autres activités comme le sport et même l'informatique (notamment pour apprendre à se servir de la souris ou utiliser différents logiciels éducatifs pour apprendre les couleurs par exemple). De temps en temps le centre organise aussi des sorties au musée et il y a même une fête de fin d'année (en Décembre, car ici c'est le début de l'été) où les familles se retrouvent pour manger toutes ensemble dans un parc.

L'éducatrice nous explique que leur rôle est aussi grâce à tout cela de développer le côté social des enfants.

Au moment où nous discutons avec elle, les enfants venaient de terminer un atelier d'écriture et prenaient un petit goûter.


 


 Puis nous montons à l'étage voir les plus grands. Nous sommes accueillies par un professeur : Willver Jarro. Il nous explique que les enfants de 7 à 11 ans sont répartis en 3 groupes par niveau scolaire, chacun avec un professeur. Les groupes, de 30 ou 35, sont un peu moins chargés que les classes à l'école (40 à 50 élèves … et on ose se plaindre !). Ici leur est proposé un peu de soutien scolaire. Quand nous arrivons, c'est la fin du créneau horaire du matin. Il ne reste que quelques élèves, ravis de nous parler, nous toucher, qu'on les prenne en photo... On a même le droit à une petite chanson. On sent que ce sont des enfants qui ont besoin de contact.

 


 

Nous sommes par la suite conduites dans la salle informatique. Et là, nous découvrons un espace occupé par 14 ordinateurs et des enfants de 7 à 15 ans.

La salle accueille 3 groupes de 14 enfants maximum le matin, et 3 groupes l'après-midi, chacun pendant 1h.

 
  Maria, professeur d'informatique nous parle des différents logiciels que les élèves peuvent apprendre à maîtriser ici : excel, word, photoshop, powerpoint...
Albert et Gustavo, 12 ans, et Weimar, 14 ans sont un peu timides, mais fiers de nous présenter leurs travaux.
Le powerpoint de Weimar sur le système solaire est assez épatant.
 


C'est l'heure de midi. Les enfants quittent les lieux et nous terminons notre tour du centre en passant devant les autres salles :

la vidéothèque, la salle de sport et même un bureau où une psychologue accueille des enfants plusieurs jours par semaine. Ce jour-là, nous n'avons pas eu la chance de la croiser.
 


Tout au début de cet article, nous vous avons parlé d'une étrange carriole. Il s'agit en fait d'une école-mobile : second objectif de l'association.
 

5 matins et 2 après-midi par semaine, Gladys et son équipe de bénévoles : Jean-Benoît, Lena et Louisa, s'installe pendant 3h durant à différents endroits de la ville, et déploient cette école-mobile.
Sur chaque panneau se trouve une manière ludique d'apprendre ou renforcer ses connaissances.


Ce jour-là, l'école-mobile se déplace en plein milieu du Mercado Campesino. Il grouille de monde, d'étales, de véhicules. L'installation se fait à ras de la circulation !
 

Certains marchands ne voient pas d'un très bon œil cette intrusion devant leur lieu de travail. Et comme chaque semaine, Gladys, la responsable, va discuter avec eux et leur expliquer l'importance d'une telle démarche. Avec sa gentillesse et son sourire, cela se passe souvent bien !

Le lieu est certes un peu difficile et il faut une autorisation pour y stationner car énormément de marchandises y sont déchargées, mais l'avantage est qu'il regorge de gens venant de toute la province alentour, ce qui permet au CERFI de se faire connaître.

Dès 9h30 quelques enfants arrivent et commencent le tour des différentes activités. Ils sont accompagnés par les 4 bénévoles qui leur expliquent chaque jeu.

 

Certains concernent les calculs,
d'autres l'histoire,
d'autre encore l'écriture ou l'orthographe...


Nous observons ainsi pendant près de 2h une quinzaine d'enfants arpenter les ateliers.
 

même des tous petits d'à peine 3 ans, forts intrigués.
Autant d'ailleurs que pas mal de parents s'approchant simplement pour regarder ou posant des questions sur le principe de l'association. Nous croisons également une petite fille de 7 ans qui d'habitude y participe mais qui ce jour là, les bras chargés d'un plateau d'empanadas devait travailler et s'occuper de la vente.


Ce lieu étant particulièrement étroit, tous les jeux n'ont pu être déployés. Mais sur certaines places, plus grandes, les enfants peuvent s'asseoir et découvrir différents jeux de société plus tranquillement.

Malgré tout, on s'est prises au jeu et malgré notrre espagnol « vacillant », nous nous trouveons complètement absorbées par les enfants et oublions la foule qui s'agite autour de nous.

Pour finir, nous tenions également à vous présenter Lena et Louisa, toutes deux volontaires. Elles s'occupent d'animer l'école-mobile avec Jean-Benoît et Gladys.
 

 

Lena, 19 ans et Louisa, 18 ans viennent d'obtenir leur baccalauréat et ont souhaité prendre une année avant d'entamer leur cursus universitaire. Elles sont arrivées à Sucre il y a 6 semaines et y restent pour un peu plus d'un an au total. Elles se sont inscrites auprès d'une organisation avec 15 autres bénévoles allemands, et après 2 semaines de préparation, elles ont pris l'avion et ont commencé leur travail en tant que volontaires. Bien entendu elles ne gagne pas d'argent. Tout le financement provient en partie de leur famille et amis, et en partie de la vente de gâteaux, d'organisation de concerts... En tout, 4000€ ont été récoltés avant de pouvoir partir.

Nous sommes impressionnées par tant d'initiatives et de courage pour partir à l'autre bout du monde si jeunes et si longtemps. Comme quoi, il n'y a pas d'âge pour s'engager dans de tels projets, qui plus est solidaires et humanitaires.


Un grand coup de chapeau donc à toutes ces personnes investies au sein du CERPI.


Une rencontre à Tilcara : 3 garçons sur les routes du Nord de l'Argentine
 






















 

Eduardo (30 ans), Neco (33 ans) et Ariel (31 ans) sont amis depuis plus de 10 ans. Ils vivent à Baradero, une petite ville à 150 km de Buenos Aires. Chacun d'entre eux travaillent dans différents secteurs. Neco possèdent depuis quelques années son propre hôtel, Eduardo travaille comme transporteur pour Danone et Ariel dans une entreprise d'import-export. Mais depuis deux ans, du coté de Baradero, ils essayent plusieurs fois dans l'année d'organiser des récoltes de dons afin de les redistribuer aux enfants vivant dans les quartiers et/ou les villes les plus démunis de leur région. Ils nous expliquent que 80% des enfants vont à l'école mais dans des régions comme le Nord-Est Argentin, où certains vivent dans des endroits reculés, ce pourcentage diminue fortement. Comme nous l'avons vu à l'école San Augustin (Cafayate), le gouvernement finance les repas au sein des écoles. Ainsi, pour certains enfants l'école devient un moyen d'obtenir un repas gratuit, un moyen comme un autre d'essayer de rendre accessible l'éducation a une plus grande majorité de la population quel que soit son niveau de vie. En revanche pour ceux qui ne bénéficient pas de cette chance, souvent en relation avec les parents qui ne permettent pas à leurs enfants de faire les trajets jusqu'aux écoles, la vie n'est pas la même. C'est pour cela que ces trois amis, comme beaucoup d'autres personnes en Argentine, organisent plusieurs fois dans l'année des récoltes de dons afin d'offrir des vêtements chauds, mais aussi des jouets, des livres et des denrées non périssables (pâtes, conserves, maïs séché...) aux plus déshérités.

Lorsque nous les rencontrons à Tilcara, alors qu'ils déchargeaient leur camion, ils nous racontent qu'ils ont décidé d'aller plus loin et d'étendre leurs actions dans le Nord-Est Argentin davantage marqué par les stigmates de la pauvreté. Avant d'organiser leur périple, ils ont contacté la fondation « Huma Luna » basée dans la province de Salta afin de connaître les lieux qui ont le plus de besoins. Ils obtiennent ainsi des contacts avec des écoles où le nombres d'élèves oscille entre 10 et 25. Ils décident ensuite de faire fonctionner leur réseau relationnel pour la récolte de dons (travail, facebook, amis...), et passent une annonce dans une radio locale. Leurs actions et le bouche à oreille ont permis de remplir deux chambres dans la maison d'Eduardo, soit 10 m3 du camion en dons divers.

Ils prennent ainsi la route pendant une semaine de voyage éprouvant mais gratifiant et distribuent leur récolte. Ils disposent également d'une moto et d'un quad pour atteindre, avec des sacs bien remplis, les endroits les plus inaccessibles. A titre d'exemple, ils redoutent particulièrement leur passage dans la jungle. Ils doivent rejoindre un village, composé au maximum d'une dizaine de maisons, tout en évitant de croiser la route des pumas. D'autant plus qu'ils ne disposent que d'une petite tente pour passer la nuit, celle-ci ne pouvant pas vraiment les abriter contre ce type de danger. Avec beaucoup d'humour ils imaginent ainsi leur retour triomphant avec le pelage du puma sur leurs épaules. Mais on sent tout de même la grande appréhension qu'ils ont à s'aventurer ainsi dans un endroit hostile qu'ils ne connaissent pas.

Depuis le début de leur périple ils prennent beaucoup de plaisir à voir les visages des gens et des enfants s'illuminer devant les donations. Autant de gratitude vaut ainsi la peine de prendre quelques risques. Eduardo a également prévu de s'improviser artificier afin d'offrir aux enfants d'une école leur premier feu d'artifice. Il est tout excité a l'idée de voir la réaction des enfants devant le ciel illuminé de multiples couleurs.

 

Nous avons ainsi pris beaucoup de plaisir à rencontrer cette bandes de joyeux copains. Leurs actions solidaires sont un exemple d'aides individuelle et ponctuelle qui existent en Argentine. En plus de leur travail certaines personnes prennent ainsi de leur temps pour venir en aide à ceux qui ne bénéficient pas des mêmes conditions de vie qu'eux. Peut-être que nous les recroiserons dans quelques jours si nous décidons de rester plus longtemps à Tilcara. Ils pourront ainsi nous raconter la suite de leur périple et surtout s'ils ont croisé le chemin de pumas...





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