Amélie et Emilie sur les routes

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Nai Soi, les femmes-girafes de la tribu Karen


Comme beaucoup de touristes, nous nous sommes longtemps posées la question d'aller ou non payer l'entrée pour visiter un village des tribus montagnardes. Il faut savoir que ces tribus sont avant tout des réfugiés politiques fuyant les persécutions du régime birman. Sur les 4 ethnies vivant dans les montagnes (Karen, Lahu, Akha et Lisu), nous avons finalement décidé de louer un scooter pour visiter le village de Nai Soi où vivent une tribu de Karen au sein de laquelle on peut rencontrer des padong, les fameuses femmes-girafes. Arrivées dans la région de MAa Hong Son dans les années 1950, ces femmes portent autour de leur cou de nombreux anneaux (25 à 26 pour les femmes les plus âgées) extrêmement lourds qui finissent par atrophier les muscles de leurs épaules. Aujourd'hui encore, l'origine de cette coutûme est très discutée alors même qu'elle tend à disparaître.


Si pour certains les anneaux sont réservés aux filles nées un soir de pleine lune ou représentent pour d'autres l'esprit de la tribu, ils peuvent également être associés à un signe de richesse. Mais l'une des femmes rencontrées nous explique la signication de cette coutume à travers une légende selon laquelle les anneaux servent davantage à asservir les femmes afin qu'elles restent toute leur vie auprès de leur mari et ne leur soient pas infidèles.

Mais comme on peut le voir avec les enfants de ce village, la tradition semble se perdre et certaines jeunes filles qui portaient leurs anneaux dès l'âge de 5 ans les ont enlevés aujourd'hui malgré la désapprobation de leurs parents.

C'est le cas de Miru, 24 ans, qui nous explique qu'elle a retiré ses anneaux il y a 3 ans pour deux raisons.
La première est liée à la douleur que la coutume inflige car c'est parfois plus de 4 ou 5 kilos qu'elles portent quotidiennement autour du cou ! Nous pouvons vous assurer que même à une main, nous avions du mal à les soulever. La deuxième raison vient de son besoin de liberté. Elle nous explique en effet, que le contrôle militaire est beauxoup moins strict qu'il y a quelques années. Alors qu'auparavant quitter le village était inenvisageable, aujourd'hui cela devient possible si l'on obtient la permission et sans aller plus loin que Mae Hong Son qui se situe à 30 km du village.
Malheureusement, lorsqu'elle portait les anneaux, les militaires ne voulaient pas la laisser sortir car les touristes auraient pu la prendre en photo en dehors du village et ne viendraient donc plus payer l'entrée au site. Donc même si elle essaye de nous faire comprendre que la venue des touristes est belle et bien une source de revenus pour la tribu, on peut également comprendre que la tradition des anneaux ne se perpétue plus que pour la prospérité du tourisme...
Si ajourd'hui elle a décidé d'enlever ses anneaux, c'est pour trouver un soupçon de liberté là où il ne semble y en avoir aucune trace...


Le village est vraiement tout ce qu'il y a de plus basique. Des maisons en bambou, des toits en feuilles séchées, des rues en terre battue et un manque d'hygiène apparent. On trouve également une école et une sorte d'infirmerie au sein même du village.

 

La cuisine est extérieure ainsi que le service.

 

Pour les cultures nous n'avons pas du tout voir, puisque certains hommes partaient travailler avec leurs outils à l'extérieur du village. Dans ce dernier, ceul un petit potager était cultivé.  


D'un point de vue activités, les femmes et les jeunes filles tissent des écharpes qu'elles vendent aux touristes.

   

Par ailleurs, les femmes préparaient parfois, aidées de leur époux la réfection des toits. Ces derniers sont conçus à base de feuilles séchées maintenues entre elles à l'aide d'un tressage en bambou.

     

Autre tradition dans le village, le mâchage de feuilles de bétel. Voici le secret de la recette : prenez une feuille de bétel, étalez-y une sorte de pâte blanche, agrémentez-la d'un morceau de noix de bétel et d'un soupçon de tabac. Roulez ensuite le tout avant de le glisser dans votre bouche ! Nous n'avons pas essayé, mais l'expérience vous garantit un sourire ma foi plutôt orangé.

     

Voilà, même si on doit avouer que l'on ne se sentait pas à l'aise à notre arrivée dans le village, nous avons pris le temps, plus de 3h, afin de nous accoutumer et d'établir un contact pour atténuer l'impression de les harceler avec nos caméras.



 
 



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