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Amélie et Emilie sur les routes |
Les parcs nationaux et paysages de l'Ile Nord
1er Février 2011 : les forêts de Kauris
En remontant le long de la côte Ouest vers le Nord de l'ile Nord, nous traversons des forêts connues pour abriter et protéger une espèce d'arbres auparavant très répandus en Nouvelle-Zélande : les kauris.
Un nombre incroyable de ces conifères a été abattu avec l'arrivée des pionniers, car ils sont réputés pour la qualité de leur bois. Leur particularité est leur tronc : s'élevant tout droit et tout ronds vers le ciel, ce sont les arbres les plus larges de Nouvelle-Zélande.
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Leur importance dans la culture maori :
Les kauris ont toujours joué un rôle dans les croyances, la mythologie et les rituels maori et dans leur vie de tous les jours. Les kauris les plus larges portaient le nom de certains chefs de tribus. Les troncs les plus gros, pour des occasions très spéciales, étaient coupés afin de construire les « waka taua », les canoës de mer et de guerre géants. La sève de ces arbres possédait plusieurs fonctions : brûlée elle pouvait être utilisée comme insecticide. Elle était aussi utilisée dans la fabrication des torches pour la pêche de nuit, ou tout simplement elle était mâchée comme un chewing-gum. La résine, brûlée et mélangée à de la graisse, servait à créer la mixture pour la réalisation des « moko » : le tatouage du visage.
Aujourd'hui il reste très peu de kauris. Les néo-zélandais tentent de les protéger. Lorsque nous avons marché dans la forêt de Tronson park il a fallu avant d'y rentrer et d'en sortir frotter nos chaussures et les asperger d'un produit pour ne pas contaminer les sols.
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Et sur le chemin, des dizaines de panneaux nous rappellent de ne pas sortir du sentier et de ne pas marcher sur les racines ou les sols les abritant, car elles sont délicates et cela pourraient les endommager et même les tuer.
Nous avons été impressionnées par ces arbres dont certains âgés de plusieurs centaines d'années. Ils peuvent vivre plus de 1000 ans ! Leur diamètre peut atteindre plusieurs mètres. Par exemple les kauris entre 400 et 800 ans possèdent un diamètre de 1 à 2 mètres, parfois jusqu'à 5m, et peuvent mesurer de 30 à 40 mètres de haut.
Te Matua Ngahere : « the father of the forest ».C'est le deuxième kauri le plus large du pays. Sa circonférence est de 16,41m. Il mesure 29,9m de haut dont 10,21 rien que pour son tronc. |
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Tane Mauta : « the Lord of the forest ». C'est l'un des plus ancien arbre du pays. Il n'est pas évident de dater précisément sa naissance, mais elle serait estimer à environ 2000 ans... Circonférence du tronc : 13,8m. Hauteur totale : 51,5m. Hauteur du tronc : 17,7m. Dans la cosmologie maori, Tane est le fils de Ranginui, le père du ciel et de Papatuanuku la mère de la terre. Il donne la vie et toutes les créatures vivantes sont ses enfants.
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Normalement, un kauri possède un tronc. Mais si lors de sa croissance il est à un moment donné endommagé par le vent, le gel ou autre, un deuxième tronc peut se développer, parfois même plusieurs. Ci-dessous, à gauche : un double tronc, à droite : 4 troncs qui ont poussé à partir d'une base commune. Il s'agit des « Four sisters ».
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Il est difficile de se rendre compte en photo de l'aspect gigantesque des kauris, mais bon...!
Du 29 au 31 Janvier 2011 : La région de Coromandel
Pendant trois jours, nous avons exploré cette partie de l'ile nord de la Nouvelle-Zélande, le long de la côte Est. Nous n'avons pas pu découvrir le côté Ouest, car quelques jours avant, un cyclone a fait quelques dégâts, notamment aux bords des routes dont certaines étaient encore fermées à cause des éboulements et chutes d'arbres ou de pierres.
Première étape : Karangahake Gorge.
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Ces gorges possèdent un caractère historique important, car à cet endroit ont été construites des mines pour extraire de l'or à partir de Mars 1875. De nombreux tunnels et labyrinthes ont été creusés sur 14 niveaux le long des parois sur un total de 12000 mètres. Certains atteignent 100m de long.
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Des rails permettaient de transporter le matériel et les récoltes.
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Et des « fenêtres étaient creusées pour pouvoir décharger des pierres dans la rivières.
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A partir de 1889 la méthode permettant d'extraire l'or du quartz grâce au cyanure a permis d'augmenter considérablement les récolte. Et en 1909, la mine représentait 60% du total de production d'or en Nouvelle-Zélande.
Seconde étape : Tairua
Dans cette charmante petite ville nous sommes montées au sommet d'une colline appelée le mont Paku. Nous découvrons un panorama époustouflant : une vue à 360° sur l'océan Pacifique et la baie à marée descendante. D'un côté un bleu étincelant sur lequel sont parsemées des iles et de l'autre des bancs de sableentourés d'un dégradés de couleurs. Beaucoup d'habitations autour, mais le coté nature semble être préservé. Et il fait bon rêver pendant quelques minutes posséder une maison à flanc de colline avec un jardin offrant un tel spectacle...
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Troisième étape : Cathedral Cove
L'accès à cette plage paradisiaque était interdit à cause des effondrements et coulées de boue dûs au cyclone. Mais comme des dizaines de touristes, nous passons les barrières, refusant de manquer un tel paysage. Bien sur, nous nous sommes renseignées sur l'état du sentier pour des questions de sécurité.
C'est donc après une marche de 45 minutes, parfois en enjambant quelques gravats, que nous arrivons en haut de la plage. Il nous faut un bon moment pour nous frayer un chemin dans un anas de branches et de boue, mais on y arrive !
Le sable blanc, l'eau toujours aussi turquoise, une fine cascade, et de l'autre côté, donnant le nom de Cathedral Cove, une grande arche creusée par la mer depuis des siècles. Elle laisse entrevoir d'autres formations rocheuses plus loin, le blanc contrastant avec le vert de la végétation et le bleu du ciel et de l'eau. Comment dire que, encore une fois, c'est magnifique !
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Dernière étape : Opito Bay
Cette baie n'est pas en reste ! Toujours ces contrastes de couleurs et une succession de collines donnant un relief plein de vie. C'est parès une route un tiers goudronnée, un tiers de terre et de cailloux, un tiers à moitié recouverte d'éboulements et 100% de virages que nous longeons la côte et profitons un peu de la plage et des moules géantes !.
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Le 28 janvier 2011 : Wai-o-Tapu, une terre en ébullition.
Le parc que nous avons visité aux alentours dans la région volcanique de Taupo n'est qu'une petite partie de la zone thermale qui s'étend sur 18km2. Si les premiers tremblements de terre secouèrent la région il y a 150 000 ans, ce n'est qu'il y a 15 000 ans que les premiers signes d'activités thermiques apparurent.
La variété des couleurs due aux différents minéraux est vraiment exceptionnelle :
- Jaune/jaune pâle = soufre
- orange = antimoine
- blanc = silice
- vert = arsenic
- rouge-brun = oxyde de fer
- noir = soufre de carbone
- violet = manganèse
Nous allons vous présenter les formations qui nous ont le plus marquées...
Les cratères, formés il y a une centaine d'années, peuvent faire plus de 50m de diamètre et plus de 20m de profondeur. Ils contiennent majoritairement des eaux bouillonnantes dont les vapeurs forment des dépôts de soufre lorsqu'elles s'échappent. La maison du diable est un exemple de ce type de cratère formé par l'action acide qui a creusé le terrain. |
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Le cratère arc-en-ciel est également impressionnant de part la couche de pétrole que l'on peut voir à la surface de l'eau bouillonnante. |
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Formées il y a 700 ans par une éruption hydrothermale, la spectaculaire piscine de Champagne est la plus grande source avec ses 65m de diamètre et 62m de profondeur. Sa température est de 74°C et les bulles sont dues au dioxyde de carbone. Les minéraux qui lui donnent ses magnifiques couleurs sont un riche mélange d'or, d'argent, de mercure, de soufre, de thallium, d'antimoine... |
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Ces terrasses en silice sont aujourd'hui les plus larges de Nouvelle-Zélande. L'eau s'écoulant de la piscine de Champagne contient du silicate de chaux qui se dépose quand l'eau s'évapore et forme progressivement la terrasse. |
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Reposant sur un terrain instable, la piscine à huître, sulfureuse, ne doit son nom qu'à sa forme spéciale... |
Cette grotte à soufre offre un exemple de cristallisation des vapeurs de soufre sur le surplomb rocheux. |
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La visite finit haute en couleur avec le bain du diable qui ne nous invite pas vraiment à se baigner à ses côtés dans cette eaux tirant sur les jaune-vert et donc annonçant la présence d'arsenic. |
26 janvier 2011 : Tongariro Alping Crossing
Ce jour nous a permis de cocher une case dans la liste des choses à faire dans sa vie ! Le Tongariro Alping Crossing est LA randonnée d'une journée en Nouvelle-Zélande. Réputée difficile, elle fait 19,4km sur un terrain volcanique autour de deux volcans encore en activité : le Mont Tongariro et le Mont Ngauruhoe. Elle offre également une diversité de paysages impressionnants. Le départ se situe à 1100m, l'arrivée à environ 800m et au milieu, l'ascension nous fait grimper jusqu'à 1886m.
Le matin, nous nous réveillons à 5h30, préparons nos sacs et nos sandwiches et attrapons la navette de 7h qui nous amène au départ de l'expédition. Le soleil se lève, temps magnifique en perspective, sacs à dos et appareil photo ou caméra en bandoulière, c'est parti !
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La marche commence tranquillement, sur un terrain quasiment plat pendant 1h30. Le soleil monte dans le ciel, la brume se dissipe, nous commençons à apercevoir le Mont Ngauruhoe.
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Nous marchons le long d'un petit sentier longeant la rivière et entouré de roches volcaniques datant des éruptions passées, puis une première ascension nous emmène jusqu'au 5ème kilomètre et nous offre une belle vue sur la vallée.
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Nous nous rapprochons du Mont Ngauruhoe. Il culmine à 2287m et a été formé au cours des 2500 dernières années. C'est un volcan jeune et toujours actif. Avec sa forme parfaitement conique, il a vraiment l'aspect d'un volcan comme on se les imagine, c'est d'ailleurs pourquoi il a été choisi pour le tournage du film Le Seigneur des Anneaux.
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Les roches noires sur lesquelles nous marchons proviennent d'une coulée pyroclastique datant de 1975 (mélange à haute température (plusieurs centaines de degrés Celcius) de gaz volcaniques, de vapeur d'eau et de particules solides (fragment de lave, de scorie, de ponces, de lithiques…), relativement dense, qui s'écoule à grande vitesse (au départ à plusieurs centaines de km/h)). Elle est représentée en rouge sur l'illustration ci-dessous.
Sur la droite, nous pouvons voir deux traces de coulée de lave datant de 1870, en violet sur le schéma.
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Puis nous contournons le volcan, et traversons une étendue parfaitement plane, avant d'entamer l'ascension finale.
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Et là, un tout autre paysage s'offre à nous, une terre rouge, la roche éventrée, c'est incroyable.
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Et ce n'est pas fini : à peine entamons nous la descente en glissant sur un mélange de roches et de sable, que nous n'en croyons pas nos yeux : devant nous, les « Emerald Lakes », 3 lacs de couleurs émeraude et turquoise arborent le paysage, à plus de 1800m d'altitude. On aperçoit également les fumerolles s'échappant de la terre et nous faisant partager l'odeur si caractéristique du soufre.
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Nous faisons une pause déjeuner bien méritée après toutes ces émotions !
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Puis nous passons de l'autre côté des montagnes et des volcans pour la descente avec une vue totalement différente sur d'autres lacs, des champs... pour finir la dernière heure dans la forêt, très humide et verdoyante, véritable contraste avec les paysages précédents.
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Et nous voilà arrivée, 7h30 plus tard, étrangement en pleine forme malgré les genoux qui tiraillent un peu, sans doute pleine d'énergie d'avoir pu admirer tous ces fabuleux paysages. C'était bien...