Amélie et Emilie sur les routes

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Retour aux sources
au coeur de la nature laotienne


 

Le 3 Avril 2011 : Nong Khiaw


 

Nous quittons Luang Prabang à bord d'un songthaew, sorte de grand tuk-tuk, pas si grand que ça quand même, mais cela n'empêche pas 10 personnes et une moto de faire le voyage ! Alors on se sert et c'est parti pour 4h de route !
 

 


Arrivées à Nong Khiaw, nous posons nos affaires dans un petit bungalow en bois sur pilotis, surplombant la rivière. C'est joli, il y a même une petite terrasse sur laquelle nous travaillons. Heureusement qu'il y a aussi une moustiquaire, car qui dit bungalow dit que rien n'est fermé ou hermétique. Alors pour éviter les invités surprises au réveil, nous bordons le lit avec application !
 

   
     


 

Dans le village, nous observons la vie des laotiens. Mise à part la route principale, les autres sont en terre. Et les magasins bordant les chemins flirtent avec la poussière.

   

Les jeunes filles se promènent sous leur parapluie. Non pas qu'il pleuve, mais pour se protéger du soleil et être les moins bronzées possible, la couleur mâte de la peau signifiant le travail dévalorisant dans les champs.

 

Nous croisons des enfants, elles sont toutes jeunes mais portent dans leur seau des litres et des litres d'eau. C'est ultra-lourd et pourtant, le sourire ne quitte pas leurs lèvres.

 

Le contraste est détonnant : d'un côté nous voyons des conditions de vie assez rudimentaires, et de l'autre des téléphones portables et même des paraboles !

 

Par contre, à l'heure de la douche, bien que le système soit peu couteux (d'autant plus que les évacuations d'eau se font par un simple tuyau donnant directement dehors), les laotiens, hommes, femmes, enfants, se lavent dans la rivière. Pendant de longues minutes, ils prennent leur bain, habillés et en profitent également pour faire un peu de lessive.

 

Décidément, les rivières en Asie servent vraiment pour tout : garde manger, machine à laver, baignoire géante, lave vaisselle... Pourquoi n'avons donc nous pas la curieuse envie d'y faire un petit plouf ???

Le soir, nous nous offrons un repas... indien, délicieux, pas très local, mais ça change un peu et ça fait du bien ! Même le chat en redemandait !

   


 

Le 4 Avril 2011 : la remontée de la rivière Nam Ou : de Nong Khiaw à Muang Khoua


Epique ! Déjà, il faut enquêter un peu pour savoir s'il y a bien un bateau qui part, et à quelle heure.

 

Ici les gens ne parlent pas anglais, sauf le vendeur de billets (ça tombe bien !). Parfois il se peut qu'il faille attendre plusieurs heures pour que le bateau se remplisse suffisamment pour partir. Mais là, point de problème : touristes, locaux, nous sommes tous au rendez-vous pour remplir le bateau au maximum, serrés comme des sardines, à surveiller si l'eau ne va pas rentrer dans le bateau tellement nous sommes nombreux. Mais c'est pas grave, on s'entasse les uns contre les autres et c'est parti pour une première heure de voyage.
 

 

Premier stop à Muang Ngoy où tous les autres voyageurs débarquent. On a de la place, mais pas pour longtemps. Des laotiens, des gens d'association et des sacs de ciment, quitte à ne plus savoir où mettre les pieds, tout rentre ! Ils sont forts, de véritables champions de Tétris ! Et là, c'est pour 5h de navigation que nous partons ! Les fesses posées sur une planche en bois disposée à 20cm du sol, les jambes complètement repliées, une croisière 4 étoiles !

 

Heureusement, le paysage nous distrait : les buffalos prennent leur bain, les enfants se baignent et jouent dans la rivière ou au bord. Leur village se trouve au bord de cette rivière, seul moyen d'accès, car il n'y a pas de route.

   

   

Les bouteilles d'eau en plastique flottent, mais pour une fois ce n'est pas par manque de propreté, mais reliées à un fil, elles servent de bouchon pour la pêche.

 

Nous apercevons également un moyen très rudimentaire mais pour le coup très écologique d'avoir au beau milieu de nulle part : de l'électricité ! Le courant entraine une hélice qui tourne et... vous passant les moyens techniques pour y parvenir, ça produit de l'électricité (avis aux amateurs ou ingénieurs pour plus de précisions !!!).

 

 

 

Le 31 Mars 2011 : « Bear rescue centre », près de Luang Prabang.

 


Ce centre a été fondé en 1995 par Mary Hutton, australienne quand elle découvrit le sort réservé aux ours noirs d'Asie. Il recueille 23 ours sauvés d'un terrible trafic.

En effet, ils sont tués ou capturés afin que l'homme puisse extraire leur bile. Celle-ci servirait principalement à certaines médecines chinoises pour soigner des maux de tête ou des maladies du cœur, alors que ces problèmes peuvent être soignés à partir de médecines synthétiques ou à base d'herbe (plus sûres, moins coûteuses et surtout sans danger pour cette espèce animales). Cette pratique est totalement illégale et le gouvernement laotien lutte afin de préserver cette espèce en voie de disparation.

Si certains ours, trop gros pour être déplacés, sont abattus pour que leur bile soit récoltée, d'autres, plus jeunes ou plus petits, sont capturés et emprisonnés dans ce que l'on appelle des « bile farms ». Il en existerait partout en Asie du Sud-Est (dont 3 ou 4 au Laos). Ainsi, des milliers d'ours sont maintenus en captivité afin que leur bile puisse être ponctionnée régulièrement, malgré la souffrance que cela leur procure.

Parfois, les ours sont aussi abattus et leurs membres, telles que leurs mains tranchées, pour être vendus illégalement.

Certains ours du centre ont donc été soit confisqués à ces « bile farms » soit, pour les plus petits, retrouvés dans la nature, leur maman ayant été tuée.

Les ours blessés ou maltraités sont d'abord placés en quarantaine les premières semaines afin de protéger les anciens occupants d'éventuelles maladies et soignés dès leur arrivée au centre. Puis, ce dernier étant implanté au cœur d'une forêt, les ours y mènent une vie paisible, à l'abri de tous mauvais traitements. (Les bébés quant à eux sont soignés et complètement pris en charge par les soigneurs qui leur donnent le biberon et leur apportent tous les soins nécessaires, et plus tard rejoignent les jeunes dans le parc et les aires de jeux).

 

 Afin de les stimuler le plus possible, beaucoup d'ateliers sont disposés dans le parc qui ressemble à une vrai cour de récréation ! Et pour se nourrir, les ours doivent trouver par eux-même la nourriture cachée à différents endroits du parc ou par exemple disposée dans un tonneau percé qu'ils doivent faire pivoter afin de faire tomber leur récompense.

Les ours sont joueurs et très intelligents. Ainsi, ils sont occupés pendant des heures à développer des stratégies remplaçant les compétences de chasse dont ils ne peuvent plus se servir.
 

Il reste malgré tout très difficile de réintroduire ces animaux dans leur milieu naturel. Il existe de moins en moins de forêts au Laos (dû à la déforestation de masse), leur vie serait toujours aussi menacée par l'homme et ceux d'entre eux recueillis dès leur plus jeune âge ne pourrait survivre dans leur milieu naturel.

 

 
 


Le 25 et 26 Mars 2011 : Sur le Mékong : de Houesai à Luang Prabang

Après avoir passé la frontière, nous choisissons de prendre un slow boat à Houesai (côté Laos) pour rejoindre Luang Prabang en descendant le Mékong. Sans grande surprise le bateau, bien qu'étant un ''local boat'', est quasi-exclusivement rempli de touristes. Un petit conseil aux voyageurs, si vous souhaitez prendre le bateau surtout n'écoutez ni les agences ni les rabatteurs et allez directement au port ou vous payerez votre billet une fois assis. En effet, une trentaine de touristes pourtant tous passés par une agence ont failli ne pas trouver de place assise. Alors que le rabatteur assure qu'avec lui on est sûr d'obtenir une place sur les sièges, à leur arrivée, le bateau était quasi plein. Il restait quelques places de-ci de-là, mais quand on part pour une première traversée de 8h on espère tout de même la partager avec ses amis. Mais finalement tous les laotiens ont migré vers le fond du bateau, non loin du bruyant moteur afin de céder quelques places aux voyageurs mécontents. C'est donc dans un bateau surchargé que nous partons pour 7h de navigation jusqu'à la première étape : Pakbeng.

 

Le slow boat est un grand bateau. A l'avant on tient la barre et à l'arrière c'est la salle des machines, mais également la cuisine. Le bateau semble être une véritable maison pour ceux qui en ont la charge. Pour faire davantage de place ils n'ont pas hésité à ouvrir leur chambre pour entreposer les sacs à dos des voyageurs.
 

   
     

S'étendant sur plus de 4400 km le Mékong prend sa source dans l'Himalaya puis traverse pas moins de 6 pays (Chine, Birmanie, Thaïlande, Laos, Cambodge et Vietnam) avant de se jeter dans la mer de Chine méridionale.

     

Après 7h de bateau nous accostons comme prévu à Pakbeng à 19h où nous passons notre première nuit au Laos. De nombreux rabatteurs nous attendent à notre arrivée et nous nous laissons guider pour une fois sans le regretter par la suite. Comme quoi il ne faut pas toujours fuir devant des offres alléchantes !!

Le lendemain, départ 9h30, pour 8h de bateau. Sur ce bateau de nouveaux compagnons, des gros canards qui finiront probablement laqués à leur arrivée à Luang Prabang !!

Sur les rives, près du port, la vie prend forme. Parties de cartes entre hommes, lessive en eau trouble, allers et retours pour charrier à dos d'homme l'eau puisée dans le Mékong....

     

Au cours de la route le bateau effectue également plusieurs arrêts pour prendre ou débarquer nouveaux voyageurs et colis en tout genre. Durant ces arrêts furtifs, des jeunes filles viennent vendre boissons fraîches, snacks, friandises et brochettes de poissons aux ventres affamés...

     

Entre le vent et la fraîcheur de l'air, c'est armées de sweat, coupe vent et capuche que nous avons tenté de profiter un temps soit peu de la vie au fil du Mékong.

   

Enfants curieux, pêcheurs, orpailleuses, bateaux amarrés et champs cultivés sur les rives sablonneuses agrémentent la richesse des paysages.

   
     


En revanche les brulis et les forêts dévastées rappellent les ravages causés par l'homme... Alors qu'en 1940 70% de forêt occupaient les terres du Laos, aujourd'hui il n'en reste plus que 40%. En effet, l'exploitation de forêts tant convoitées par la Thaïlande et la Malaisie se développe rapidement et représente une importante source de revenu pour le pays. Rien n'étant fait pour renouveler la forêt, cette activité prend des allures de véritable catastrophe écologique.

 





 
 



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