Amélie et Emilie sur les routes

Un Projet Solidaire Nos Partenaires Livre d'Or

 



Sur les routes de Bolivie

De villes en villages...


Du 20-10-2010 au 22-10-2010 : Copacabana

Nous quittons la bruyante et étouffante La Paz pour rejoindre la petite ville de Copacabana sur les bords du lac Titicaca. Ici, nous pouvons dire que nous sommes au cœur d'une ville touristique : boutiques d'artisanat aux habits et aux teintures très colorées, bijoux, restaurants, bars à la décoration soignée et agences de voyage se succèdent. Il a été marrant d'observer que seules les façades visibles sont soignées. Les murs non exposés ne sont ainsi pas terminés, de la façade en pierre ou au crépis coloré on passe ainsi aux parpaings rouges. Tout est vu à l'économie sauf pour les touristes. Sur le port, les bateaux s'échappant vers les îles sont amarrés à côté des bateaux en paille traditionnels et des pédalos proposés aux touristes. Nous nous sommes échappées pour monter au chemin de croix qui offre une vue panoramique sur le lac et la ville.

Copacabana aura été une petite étape avant de prendre le bateau pour passer la journée sur la Isla del Sol. Vous trouverez l'article sur le lac Titicaca dans la rubrique parc naturel au Pérou.




Du 18-10-2010 au 20-10-2010 : Rencontre avec une association et les habitants du village de Saparoma

L'association :

Warita est une association de solidarité internationale avec la Bolivie (loi 1901). Nous avons contacté sa présidente, Evelyne Thuault, qui nous a parlé de ses actions avec grand enthousiasme.

L'association apporte son aide, grâce à de nombreux bénévoles, à la communauté d'un village, à Saparoma. Plusieurs projets sont en cours depuis plusieurs années, et petit à petit portent leurs fruits. Ils concernent essentiellement l'agriculture (construction de serres pour cultiver des légumes), l'eau (construction de puits pour chaque famille)...

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à aller sur le site de l'association en
cliquant ici.

Lucie et Laura : Portraits de deux volontaires de l'association présentes sur le site

Sur place, à La Paz, nous avons rencontré 2 bénévoles de l'association. Elles sont là pour 3 mois.

* Qui sont-elles ?

Lucie, 24 ans, originaire de Marseille. Après un bac ES, elle est allée à l'université et a obtenu en 4 ans une maîtrise en LEA (Langues Étrangères Appliquées).

Laura, 23 ans, originaire de Saint Etienne. Elle a passé un bac L puis obtenu après 4 années d'études une maîtrise de droit européen et international.


Lucie



Ninfa, la coordinatrice du village et Laura



* La suite de leurs études : une opportunité commune.

Leur diplôme en poche, les deux jeunes filles ne sont pas encore sûres de ce qu'elles veulent entreprendre. Ce qui leur importe le plus est de travailler afin d'aider les gens. Elles ont alors l'opportunité d'obtenir un diplôme universitaire créé 1 an auparavant à Marseille, s'intitulant « Affaires Humanitaires et Coopération Internationale ». Seuls des étudiants ayant un bac+4 peuvent s'y inscrire. Il s'obtient en 2 ans.

La première année, Lucie et Laura ont suivi des cours théoriques en français et en anglais, tels que droit international humanitaire, histoire et acteurs de l'humanitaire, management des crises... et accueilli des intervenants de médecins du monde, médecins sans frontières...

Tout au long de l'année, elles ont travaillé en groupe, préparé des dossiers, et réalisé des présentations orales.

Puis la seconde année est consacrée à la réalisation de stages ( de 4 à 6 mois) à l'issue desquels elles devront présenter et soutenir un mémoire. 

* Leur stage : le choix de l'association Warita.

A l'origine, l'association de leur école avait décidé de monter un grand projet pour partir sur le terrain en 2011. Plusieurs groupes ont travaillé, fait beaucoup de recherches sur internet, et un projet a été sélectionné : celui de partir en Bolivie pour aider l'association Warita.

Après avoir pris contact avec Evelyne Thuault, les 13 volontaires, trop nombreux, ont renoncé, car il était compliqué d'accueillir autant d'étudiants dans un si petit village. Mais Lucie ayant gardé de bons contacts avec la Présidente de l'Association, elle a demandé si elle pouvait y réaliser son stage de seconde année avec son amie Laura.
Et voilà chose faite ! Décision prise en Avril, elles se sont envolées pour la Bolivie en Septembre. 

Les 3 mois qu'elles vont passer sur le terrain sont auto-financés. La semaine, elles sont logées et nourries (pour 10 Bol, c'est à dire 1€ par repas) par la communauté de Saparoma. Restent à leur charge leurs billets d'avion, les transports en bus et l'hébergement et nourriture les week-ends.

* La communauté de Saparoma.

Ce petit village éparpillé dans la vallée d'Ayo Ayo est situé à une centaine de km de La Paz. Il comprend 13 familles dont une trentaine d'enfants (du plus petit à l'adolescent). La plupart des villageois habitent ici toute l'année, mais certaines familles, plus souvent les hommes, vont travailler sur La Paz et rentrent les week ends.

Les foyers n'ont pas l'électricité ni l'eau courant, mais chacun possède un puits. Nous détaillerons plus loin ces habitations particulières.

Seule une salle possédant un panneau solaire permet de bénéficier de lumière artificielle. Il s'agit de l'ancienne école. En effet, le faible effectif d'élèves ne permet pas aux enseignants de se déplacer, les enfants doivent ainsi faire 30 à 40 minutes marche ou 15 minutes de vélo afin de rejoindre l'école ou le collège d'Ayo Ayo.

L'ancienne école est ainsi devenue un lieu de vie pour le village, où les habitants peuvent se retrouver pour les réunions ou certains repas et où les enfants peuvent venir passer l'après-midi pour dessiner, jouer à des jeux de société, faire leur devoirs avec les volontaires de l'association ou jouer au foot sur le terrain adjacent (mais bien souvent, ils passent la matinée à l'école et l'après-midi dans les champs à aider leurs parents). L'année passée, elle a également permis aux femmes analphabètes d'apprendre à lire et à écrire.

* Notre immersion au sein de cette communauté : 2 jours, 2 nuits au rythme des saparomiens

Après 3h de route dans un bus très local, nous débarquons à Ayo Ayo au milieu d'un immense plateau désertique. D'un côté de la vallée, de gros nuages noirs annonçant la pluie se rapprochent alors que de l'autre les éclairs scindent le ciel. Nous pressons le pas afin de rejoindre Saparoma situé à 30 minutes de marche de là, chargées de fournitures scolaires et de jeux achetés aux préalable à La Paz ! En effet, pour la Bolivie nous avons décidé d'apporter du matériel éducatif aux enfants de la communauté de Saparoma, se rendant à l'école d'Ayo Ayo.

Saparoma n'est pas tout à fait un village comme les autres, car les maisons ne sont pas regroupées mais éparpillées sur plusieurs km, entourées de terres cultivables ou de pâturages pour le bétail.

Nous découvrons progressivement de l'extérieur les maisons en terre cuite, au toit en tôle ou en paille. Les plus grandes disposent d'une cour intérieure autour de laquelle sont réparties les différentes pièces de la maison. A l'extérieur, bottes de paille, bétails et déjections animales agrémentent le décor plutôt sommaire.


Notre première rencontre dans le village a été celle de Ninfa, coordinatrice locale, qui permet de perpétuer les liens entre les saparomiens et l'association Warita. Elle nous accueille chaleureusement et nous conduit à l'ancienne école du village où doit se dérouler le soir même une réunion rassemblant tous les habitants afin de décider de la répartition des pommes de terre à planter et achetées par l'association. N'ayant lieu qu'à 18h, nous décidons de nous promener d'une maison à l'autre.


Les rencontres se succèdent et n'ont rien à voir avec les rapports que l'on a pu établir avec les boliviens jusqu'à présent. Ils nous semblaient froids, réservés et indifférents, mais cette expérience nous a permis de découvrir une facette plus avantageuse. Souriants, accueillants et généreux, chaque villageois était fier de nous faire visiter la serre qu'il avait réussi à construire grâce à l'aide des volontaires de l'association.

Voici la serre de Manfredo, entretenant ses plants de salade, de ciboulette et de betteraves (notez l'arrosoir fait maison !).


La réunion ne commença pas avant 20h, à l'arrivée du chef du village ! Une dame nous a amené du thé, un morceau de pain et de la soupe, notre premier repas au sein de la communauté !

A l'ordre du jour : la répartition des pommes de terre. En effet, c'est la saison pour les planter, la terrre a été préparée pour les accueillir, et l'association finance l'achat de la semence.

Dans un premier temps, Ninfa, Mario (le chef du village), Lucie et Laura commencent par une pré-réunion, en comité réduit. Les filles présentent ce que l'association compte distribuer et ils revoient ensemble les règles de répartition. A la base, il avait été convenu que seuls ceux que habitaient toute la semaine à Saparoma pouvaient bénéficier de l'aide. Mais lorsque le débat fut lancé auprès de l'ensemble des villageois, il a été demandé que tous, qu'ils soient présents ou non la semaine, bénéficient de l'aide quitte à avoir moins pour soi...

« Elan de générosité ou calcul bien mené ? »

Ce qu'il faut savoir, c'est que dans la communauté, beaucoup sont frères, sœurs, cousins... Certaines familles sont très nombreuses, par exemple, 7 membres de la même famille peuvent avoir des habitations différentes. Donc le partage de la récolte à l'ensemble des familles est-il un acte généreux ou un moyen d'agrandir la quantité des récolte au sein de la famille au sens large ? Car à côté de celles-ci, certaines femmes vivant seule, parfois avec un enfant se retrouvent lésées.

La décision ne saura pas prise ce soir là, car il faut maintenant en référer à la Présidente de Warita.

Après le débat, de nouvelles discussions se poursuivent entre les villageois, Lucie rappelle la soirée « piquos de nachos » du lendemain et Ninfa nous présente à la communauté afin que nous puissions distribuer nos achats. Là aussi, la juste répartition est de rigueur ! De manière très cérémoniale, les enfants sont appelés par famille afin de recevoir cahiers, stylos, règles et feutres. Ils se réjouissent de nos cadeaux avec beaucoup de réserve. Et les fournitures restantes (car toutes les familles ne sont pas présentes) sont fermées à double tour dans une armoire !). Nous présentons également les 2 jeux de société qui resteront à disposition dans la salle ainsi que le tout neuf ballon de foot !

Puis un peu de musique, quelques pas de danse et notre hôte Lucia nous appelle à la suivre. Nous nous apprêtons à dire au revoir, pensant partir le lendemain après la visite de l'école d'Ayo Ayo, mais les habitants nous ont demandé de rester au moins pour la prochaine soirée. Une invitation comme celle-ci ne se refusant pas, nous acceptons, flattées, mais également un peu soucieuses d'une seconde nuit dans des conditions encore inconnues...!

Nous voilà parties sous le clair de lune à travers les chemins et c'est de nuit que nous découvrons notre logement. Ici pas d'électricité, la reconnaissance des lieux se fait à la frontale, eux s'éclairent avec une lampe à huile. Lucie, Laura et Jean-Pierre (un autre français qui s'est joint à nous) ont une chambre avec 2 lits dans une pièce à part. Lucia nous amène dans une autre pièce et nous donne son grand lit. Son mari travaille à La Paz et elle vit la semaine avec 2 de ses 9 enfants. Nous la remercions pour son lit, mais ne comprenons pas vraiment où elle compte dormir...
 

Nous posons nos sacs et partons à la recherche des toilettes... mais il n'y en a pas ! Zigzaguer entre les vaches et leurs bouses juste devant la porte relève du défi !

Les lits ici sont différents de chez nous. Il n'y a pas de matelas moelleux comme nous les connaissons mais une dizaine de couvertures lourdes et très poussiéreuses disposées les unes par-dessus les autres. Nous soulevons les couches les unes après les autres et nous arrêtons à celle qui nous semble la moins sale ! Pas de drap, et les couvertures ne doivent jamais être lavées !

Une fois couchées, à notre grande surprise, Lucia et ses 2 enfants (Rudy, 8 ans et Sylvia, 14 ans) rentrent dans la pièce et s'installent tous les 3 dans un petit lit à côté de nous ! La nuit fut courte, fraîche et difficile !

D'ailleurs, en pleine nuit, nous sommes réveillées par des petits bruits et sentons que ça bouge sous les couvertures, on peut vous dire que ça fait bizarre... une souris, un rat, un cafard géant ? Et bien non, 2 adorables chatons ! Ouf !


 

Ainsi à 6h nous étions déjà hors du lit attendant patiemment que la journée débute. Sylvia fait ses devoirs avant d'aller au collège en courant (elle est toujours en retard !) et Rudy nous amène le petit déjeuner : une tasse de thé, un pain rond et du fromage de vache que fabrique Lucia.

Ce matin là nous prenons le chemin de l'école avec les enfants du village. Alors que ceux-ci nous doublent sur leur vélo, nous mettons 40 minutes pour aller à l'école à pied sous un soleil déjà brûlant à 4000m d'altitude.


Vous pourrez lire l'article sur cette école dans la rubrique « les écoles d'ailleurs » : Ayo Ayo.

Nous regagnons la maison de Lucia accompagnées d'un autre de ses fils Jose Luis, 22 ans, venu lui rendre visite. Nous prenons ainsi notre premier repas dans la maison de Lucia. Mais de la même manière que ce matin, il nous est servi dehors ou dans la chambre. Notre hôte ne mange pas avec nous. Il n'y a pas de salle à manger, et quant à la cuisine, nous ne l'avons pas visitée mais seulement entre-aperçue : tout ce qu'on peut vous dire, c'est qu'un célibataire de 25 ans en France ayant fait la fête pendant 2 semaines vit dans de meilleures conditions d'hygiène...! Mais que voulez-vous, une fois dans l'assiette, tout est joliment présenté, et refuser le plat serait indécent. Par ailleurs, tous les matins, lorsque Lucia allume le feux dans la cuisine, la fumée ne s'échappe pas seulement par la cheminée mais embaume toute la pièce. Comme on vous l'a dit, il n'y a pas d'électricité ni de gaz ! Les habitants récupèrent les déjections séchées des animaux pour alimenter le feu.

Au menu du jour, comme dans beaucoup de plats en Bolivie, des féculents : riz et 3 variétés de pommes de terre, le tout surmonté d'une omelette. Et dans le coin de l'assiette, quelques crudités.
Au cours de notre dégustation, les pommes de terre translucides ont fait un aller-retour direct dans notre assiette ! A peine mises dans la bouche, leur goût particulier ne nous a pas vraiment séduit. Pourtant les boliviens se donnent vraiment du mal pour les préparer... D'abord séchées, elles sont ensuite conservées dans de la chaux, puis avant de les consommer, elles trempent dans l'eau de rivière pendant 3 semaines, avant d'être bouillies et servies dans notre assiette ! Quant au riz, souvent très cuit, il a le goût de la fumée auquel on finit par s'habituer.

Une fois régalées, nous jouons aux billes avec Rudy, le but étant de faire tomber en premier tous les animaux en plastique de son adversaire en faisant rouler une bille. C'est d'ailleurs le seul jeu auquel nous l'avons vu jouer avec le foot.

L'après-midi, nous le passons à l'ancienne école afin d'éplucher les pommes de terre prévues par Lucie et Laura pour une centaine de personnes en vue de la soirée. Afin de laver les patates, c'est au puits que nous devons aller chercher l'eau...


Près de l'école un jeune garçon gardait des moutons, plus tard d'autres arrivèrent pour jouer, une jeune fille n'hésita pas à prendre un couteau pour nous aider à couper les frites, avec un coup de main très habile, attestant de son expérience malgré son jeune âge.

Munis de leur nouveau ballon, certains sont allés jouer au foot, d'autres plus grands se sont emparés du Monopoly offert la veille. Amélie se lance dans une partie effrénée, attestant du bon respect des règles. D'ailleurs, les enfants qui connaissaient un peu le jeu, ont terminé la partie de manière autonome, plus de 2h après, quelle ténacité !

Vers 18h30-19h, les adultes commencent à arriver ainsi que le chef du village. Ce dernier, intrigué par le Scrabble demande à Emilie ce que c'est. Elle lui explique en l'invitant à jouer avec elle. Rejoint par d'autres hommes, là voilà seule contre tous ! Ils n'hésitent pas à s'entraider pour trouver les mots et font preuve d'une grande concentration. La partie de Scrabble ainsi que la revanche furent un moment mémorable ! Ils essayaient de tricher, parfois mettaient des mots en anglais pour caser les lettres les plus difficiles, ou encore en aymara (patois de la région), et qu'il était impossible de vérifier ! Un bon moment de rigolage avant les victuailles !


Servies dans des gamelles, munies de couverts intégrés (nos doigts), nous dégustons le plat préféré des boliviens : le « picos de nachos ». Il s'agit de pommes de terre fries surmontées de saucisses de strasbourg fries (enfin là-bas elles ne sont pas vraiment de Strasbourg !) et le tout comme ce n'est pas assez gras, recouvert de mayo et de ketchup... Un délice pour la cellulite !


Après le repas, un peu de musique en fond, quelques hommes se réunissent dans un coin pour mâcher de la coca et fumer une cigarette, vrai rituel de fête masculin, car ici les gens ne fument quasiment pas. Les femmes restent de leur côte, à s'occuper des plus petits après avoir servi et débarrassé les assiettes de leur mari. Oui, la Bolivie reste un pays traditionaliste et marqué par des mœurs quelques peu macho ! La soirée se termine par un concert de sampona (prononcez sampogna), la fameuse flûte de pan d'Amérique du Sud.

 

Puis vient le temps des au revoir. Nous allons nous coucher dans les mêmes conditions que la veille. Finalement, on s'habitue... Enfin pas trop quand même ! D'ailleurs ce qui nous aura le plus dérangé n'est pas tant le manque de confort, mais davantage l'absence de conditions d'hygiène.

Et le lendemain, nous remercions notre hôte ainsi que Lucie et Laura pour ces 2 jours hors du commun avant de reprendre la route pour La Paz.


Du 16-10-2010 au 17-10-2010 : La Paz

Nous n'avons passé que deux jours dans la capitale la plus haute du monde. Et malheureusement, au cours de notre séjour, le temps couvert ne nous a pas permis d'apprécier la centaine de pics enneigés culminant à plus de 5000m qui l'entourent. C'est à La Paz également que nous avons eu droit à nos premiers désagréments intestinaux ! Une nuit blanche et une journée de diète ça ne fait pas de mal. Nous nous sommes tout de même un peu promenées. Un grand mercado couvert regroupant plusieurs petites cahutes en tôle dans lesquelles tout se trouve : épicerie, boucherie, fruits et légumes... Nous n'avons pas vu de mercado comme à Sucre, mais dans les rues, les boutiques sont tellement petites qu'elles s'étirent sur les trottoirs : étales de chaussures, de vêtements, pop corn local, carrelage, toilettes... De tout partout, mais surtout beaucoup de monde : piétons, voitures, taxis, minibus et microbus se partagent la chaussée.

La Paz n'est pas une ville pour nous : trop de circulation, trop polluée, nous avons été impressionnées par son étendue et la capacité des boliviens à construire sur des pentes de roches friables et très inclinées.




Du 11 au 15-10-2010 : Sucre " La ciudad blanca"

Sucre autremment appelé la "cité blanche" est la capitale constitutionnelle du pays. Après la longue et éprouvante excursion dans le Salar, nous avons décidé d'y rester 4 jours. Logées non loin du centre colonial classé au patrimoine de l'Unesco, nous pouvions alterner les temps de balade et de travail sur notre site. La découverte de la ville étant souvent liée à la recherche désespérée d'un accès à internet ! Quoi qu'il en soit, nous étions plongées au cœur de la ville et nous avons du nous habituer à son rythme de vie.

Les réveils en Bolivie sont aussi matinaux qu'en Argentine. A 7h, le soleil déjà très haut dans le ciel nous sort du lit. En revanche pour le soir, pas besoin d'attendre 21h ou 22h pour manger. A cette heure là ici les restaurants sont presque fermés, pourtant dans la rue, les marchés s'installent à 7h-7h30 et peuvent prolonger leur commerce jusqu'à 23h-minuit.

Mais ce qui nous a marquées le plus, c'est la circulation. Toute la journée, mais de manière plus intense aux heures de pointe (semblables aux heures françaises 7h-9h, 12h-14h, 17h-19h) la circulation s'intensifie et la vie des piétons est rythmée par celle des klaxons. En revanche, contrairement à notre pays victime de la surabondance de moyens de locomotion privés, ici les embouteillages sont quasi-exclusivement formés par des micros (minibus) et des taxis. On croirait que tous ceux qui ont une voiture en leur possession sont chauffeurs de taxi ! Les feux de circulation, ne suffisant pas à faire régner l'ordre, il n'est pas rare de voir un ou plusieurs policiers s'occuper du carrefour.

   

Pour les piétons, l'attention est de rigueur. Pour se déplacer, très peu de passages cloutés, et quand bien même, ils n'ont jamais la priorité pour passer. Il faut donc apprendre à guetter le moment opportun pour traverser... souvent en courant ! Les trottoirs sont rarement en bon état et souvent très étroits, alors quand vous entendez klaxonner, serrez-vous vers l'intérieur avant que le micro ne vous frôle !

Et puis dans le bus, c'est le passager qui décide quand il monte et quand il descend. Pas d'arrêt franchement marqué et signalé comme en France. Ici quand on prend le bus quel que soit le trajet, c'est le même tarif pour tout le monde. Pas de ticket, 1,50 bolivianos au chauffeur (0,20€) et surtout, il faut savoir où vous voulez vous arrêter pour crier « Parada » (arrêt ) au bon moment ! Pour prendre le bus c'est plus simple, repérez où il va et levez la main, mais attention n'oubliez pas de demander au chauffeur sa destination car il ne s'arrête pas toujours à celle qui orne la pancarte en bois sur le tableau de bord !

La Bolivie compte également de fervents membres du tuning. Les voitures, ou plutôt les taxis tunés sont extrêmement populaires. Ailerons à l'arrière, stickers en forme de flammes sur les portes, jantes chromées... Tout cela contraste fortement avec les voitures qui s'effritent sur la chaussée ! En nous promenant, nous avons même découvert le quartier des boutiques de tuning. Mais le clou du spectacle reste la soirée. A la nuit tombée, le ballet de taxis offre un florilège de lumières qui scintillent de l'intérieur de l'habitacle jusqu'aux phares.

   

De jour, notre première visite a été consacrée au Mercado Central (marché), juste à côté de notre logement. Même si cela n'est pas forcément plus économique, nous avons décidé de profiter de la cuisine de notre « hospedaje » (auberge). Ici, les grands supermarchés comme nous les connaissons sont rares. Dans la rue, à toute heure, les boutiques se succèdent, organisées le plus souvent par spécialités (épicerie, boulangerie, droguerie, voire même un mélange de tout). Mais sous une immense halle, débordant jusque dans les rues alentours, le marché central offre tout ce que l'on peut chercher. Comme un immense supermarché il est organisé par rayons.

 

Bien qu'en Bolivie les assiettes sont essentiellement composées de féculents, les étales de légumes offrent un large choix : carottes, oignons, poivrons, piments, tomates, concombres, épinards, salades, courgettes et même des sachets de légumes pelés, découpés, prêts à déguster.

 

 

Le rayon des pommes de terre est immense, une bonne centaine de variétés cultivées depuis 6000 av; J.-C. Parmentier les introduisit par ailleurs en France sauvant ainsi plusieurs fois l'Europe de la famine. Sur la droite, cette variété de pomme de terre bolivienne a un goût particulièrement sucré.

 

 

Les fruits sont également très variés (ananas, oranges, mangues, pommes, kiwis...) à déguster frais ou en jus de fruits fabriqués sur des stands un peu plus loin.

 

 

De bon matin, les étales de viandes ont été le rayon le plus éprouvant pour nos narines et nos estomacs !!! Les boliviens riaient de nos mines déconfites et de nous voir porter la main près de nos narines pour respirer un autre parfum que celui environnant. Ici pas de frigo, tous est suspendu, des morceaux de viandes les plus courants, jusqu'aux têtes de vache ou de cochon, aux foies, et même au panses... Les boliviens sont très friands des abats, nous vous laissons imaginer l'odeur qui peut se répandre dans ce type de rayon !!!

 

 

Sur d'autres allées les femmes vendent également des pains disposés dans des panières. Tous se ressemblent, il ne reste plus qu'à choisir celui qui nous plait le plus ou a négocier le meilleur prix. Les oeufs quant à eux sont rangés par calibre, le prix en dépend.

 

 

 Un peu plus étonnant le rayon des pâtes qui peut être très près des croquettes pour chien voire même du beurre attendant à l'air libre d'être acheté à la coupe.

 

 

Les boliviens ont également leur rayon friandise. A droite cette pâte violette, à base de maïs est utilisée pour préparer une boisson chaude, épaisse et sucrée, agrémentée de cannelle et de clou de giroffle qui se déguste de bon matin (par soucis d'hygiène nous n'y avons pas gouté, verres lavés dans une eau plutôt douteuse...). A gauche, les gâteaux à l'américaine colorent les vitrines... 

 

Au-delà du marché, des vendeurs ambulants sillonnent également les rues. Envie d'un jus d'orange frais, d'un petit encas ou de se faire cirer les chaussures tout est possible à chaque coin de rues. Nous n'avons pas réussi à vous ramener de photos (les boliviens petits ou grands n'aiment pas et n'acceptent pas facilement de se laisser prendre en photo, voire contre une pièce de monnaie, ce que nous n'acceptions pas), mais bien souvent ce sont des enfants (filles et garçons) de 7 à 15 ans qui s'improvisent cireurs de chaussures ou vendeurs d'empanadas.

     
     

Les élèves de primaire, mais aussi de 5ème nous questionnent souvent sur les jeunes d'autres horizons. Pour répondre en partie à leurs questions, nous les avons observés. Il faut tout d'abord préciser qu'entre la ville et la campagne, il y a de grandes différences de la même manière qu'entre ceux qui sont scolarisés et ceux qui survivent dans les rues. Mais à la sortie de l'école, ou pendant leurs après-midi de libre, nous avons croisé certains jeunes qui aimaient se retrouver. Certains lieux leur sont réservés, comme des bars (sans alcool) où ils peuvent manger mais aussi et surtout jouer à des jeux de société ou de cartes. Dans les rues, les bandes de filles, de garçons ou mixtes se succèdent. Looks stylés, grosses lunettes de soleil et mèches rebelles sont de rigueur ! La baffle à la main, ils font partager leur musique au reste de la rue. Assis sur les bancs de la place centrale, sur le rebord d'une fenêtre à la sortie de l'école, ou se promenant tout simplement dans les parcs, ils pavanent.

     

Avec un centre de style colonial, où les églises et grandes maisons blanches se succèdent, Sucre porte bien son nom de « ciudad blanca ».



 

Cathédrale métropolitaine

Cour suprême

 

 

Nuestra Senora de la Merced

Préfecture

 

 

San francisco

 

 

Place Recoleta (à gauche) et Eglise Recoleta (à droite), non loin du couvent

 

L''Université de droit avec ses vitraux et ses haciendas est la deuxième plus ancienne université du continent.

 

 

 

Malheureusement, comme vous pouvez le voir sur de nombreuses photos, la difficulté du cadrage tient à la quasi impossibilité de faire abstraction du réseau de fils électriques. Celui-ci est impressionnant à Sucre comme dans de nombreuses villes boliviennes, et nous plaignons vraiment les électriciens de la ville !

   


Nous avons pris beaucoup de plaisir à arpenter les rues de Sucre (prononcer "Soucré") dans laquelle vous pouvez également vous attarder dans les parcs ou sur les places très bien entretenus...

   
   

 Ils ont même leur propre Tour Eiffel où Amélie n'a pas hésité à grimper jusqu'à son sommet malgré l'instabilité de la structure !!

 








Afficher la suite de cette page
 
 



Créer un site
Créer un site