Amélie et Emilie sur les routes

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Une amie en vadrouille...

8/5/12
1 commentaire

Voici des nouvelles de l'orphelinat de Thaïlande dans lequel nous avions passé quelques jours, il y a un peu plus d'un an maintenant.
Hélène, une amie d'Emilie, est partie en voyage pour visiter ce beau pays. Elle en a profité pour aller rendre visite à ces enfants et leur donner des sweatshirts, car il nous restait un peu d'argent sur le compte de l'association quand nous sommes rentrées de notre voyage. Nous la remercions du fond du coeur.
Voici le récit de sa rencontre...

Rencontre de la Rain Tree Fundation en Thaïlande, décembre 2011.

Lors de mon voyage en Thaïlande, Emilie et Amelie m’ont conseillé de rencontrer les dirigeants de la fondation « Raintree fundation » qui s’occupe d’orphelinats autour de Chiang Mai. J’ai donc organisé mon trip en fonction de cette rencontre.
Après avoir passé quelques jours à Chiang Rai au nord du pays, je suis descendue un peu plus vers le nord-ouest à Chiang Mai. Je suis impatiente de rencontrer tous ces enfants et de découvrir leur monde.
Lors de ma prise de contact avec David, le responsable de la fondation à Chiang Mai, je lui ai expliqué que je venais sur les conseils d’Emilie et d’Amélie et que leur association profiterait de ma venue pour leur apporter d’autres fournitures.
Le jeudi, c’est en fin de matinée et après un long trajet sur des routes sinueuses en bus, que j’arrive à Mae Chaem. Les gens me regardent, souriants mais interrogatifs. Je me rends compte que je suis dans un vrai village de montagne où très peu, si ce n’est pas du tout, de touristes passent par ici. Dans un vieux pick up gris foncé, arrive Pee-Wee, trente ans, accompagné par une jeune fille, Pi-Thaï, quatorze ans, résidente du centre.
Ce centre, où je vais passer les trois prochains jours, est un centre d’accueil pour des enfants de familles pauvres. Certains sont orphelins, certains ont encore un ou deux parents, mais trop pauvres pour leur apporter une éducation, la plupart d’entre eux habitants à plusieurs dizaines de kilomètres de la première école. Attenant au centre, des bungalows et un espace café ont été construits. Cet espace, appelé « Hot Coffee » est géré et entretenu par les enfants du centre.
 
Après une vingtaine de minutes sur une route toujours aussi sinueuse, nous arrivons. Situé au bord d’une piste de montagne, le lieu est calme, paisible. Pee-Wee me présente rapidement le centre et m’accompagne à mon habitation. En dessous de mon bungalow coule une rivière. Il est 14 heures, les enfants sont à l’école. Je prends mon temps pour m’installer et découvrir les lieux.
 
       
 
En fin de journée, les enfants sont rentrés de l’école petit à petit. Je discute avec les trois jeunes filles volontaires de la fondation. Sarah et Caméla sont allemandes, Jessica est anglaise. Il est 18 heures 30, la cloche retentie, c’est l’heure de manger.
A la fin du repas, les enfants font la vaisselle. Ils sont tous là, assis sur de longs bancs  devant de grandes tables en bois. Je me présente face à eux et leur explique la raison de ma venue. Je sens tous les yeux rivés sur moi, je suis surprise par leur attention. C’est l’heure du chant, les enfants sont impressionnants de concentration. Je ne comprends pas les mots, mais l’émotion m’envahie lorsque je vois certains d’entre eux fermer les yeux, les mains jointes et posées sur leur poitrine, récitant ces chants telle une prière portée par la douce musique de la guitare de Pee-Wee. Après les différents chants, des jeux sont organisés. Les enfants rient, courent, explosent de joie. Avant d’aller au lit, un des responsables organise la remise des cadeaux. Les enfants se bousculent pour constituer une longue file d’attente devant moi. Je sens dans leur regard que certains sont interrogatifs, d’autre sont impatients et certains sont fatigués. Je remets un sweatshirt à chacun d’entre eux. A tour de rôle, les enfants se présentent devant moi les deux mains jointes au niveau du front, la tête baissée et m’adressent un très respectueux « Korp-Kun-Ka ». Tous, sans aucune exception, me remercieront.
 
                         
 
Après une nuit de repos, bercée par la douce mélodie de la rivière, je me lève et pars pour une longue balade à pied dans les environs du « Hot coffee ». Sur le chemin, la nature offre des paysages à couper le souffle. La végétation abondante et luxuriante, me donne l’impression d’être entourée d’une jungle épaisse. Au bord du chemin, un petit étalage et quelques bananes. J’achète mon petit-déj.
De retour au centre, j’aide les enfants à préparer le déjeuner suivant les instructions de la maitresse de maison.
 L’après-midi se résumera à une lessive, une sieste dans le hamac et une longue partie de folle baignade dans la rivière avec les enfants. Ils plongent, sautent, rient, tentent de m’arroser et m’invitent à participer à leurs jeux aquatiques. Je sens une complicité grandissante entre nous. Je leur parle en français, ils me répondent en thaïlandais.
 
                    
Je remarque très vite la petite Lada-Porn. Elle est la plus jeune du centre, elle a huit ans. Cette petite fille déborde d’affection. Je sens dans son comportement qu’elle manque d’une maman. Elle reste tout l’après-midi à mes côtés et cherche mon regard bienveillant à chacun de ses faits et gestes. Je la laisse jouer avec mon appareil photo qu’elle manipule avec la plus grande des précautions.
 

 
Après le diner, les chants quotidiens sont toujours aussi émouvants, la soirée sera calme autour d’un thé partagé avec les trois volontaires.
Nous sommes vendredi et demain je dois repartir sur Chiang Mai. Aujourd’hui, un des responsables du centre m’a proposé de me conduire au «Emerald Lake ». L’excursion est annulée, son enfant est malade, il passe la journée à l’hôpital. Durant la matinée, j’aide à la préparation de la nourriture des cochons et des poules. Après avoir usé de la machette pendant plusieurs dizaines de minutes, je m’installe sur un morceau de bambou devant Kaï qui est en train de couper minutieusement de nombreuses lamelles de bambou.
 
                                           
 Kaï a quatorze ans, il me semble être le rebelle du groupe. Il ne parle pas anglais, je n’ose pas lui poser de question. Il enchevêtre ensuite toutes ces lamelles pour former un triangle. Mameaaw, qui était assise à mes côtés, admire le travail de Kaï. Elle se lève et revient en me tendant quatre bouts de ficelle. Je comprends qu’elle veut que je les tienne. Je la regarde nouer et entrelacer ces fils avec attention, mais sans jamais arriver à comprendre la subtilité de son art. Son œuvre terminée, elle me prend la main et noue autour de mon poignet ce nouveau bracelet.
Kaï a terminé sa fabrication. Un grand triangle en forme de pyramide, tout en bambou, je comprends difficilement qu’il s’agit d’un piège à chauve-souris. Je me rends compte qu’il n’est pas du tout le rebelle que je croyais mais plutôt le grand frère de tous ses camarades.
L’après-midi sera sportive. Entre badminton, natation et coupe de tige de bambou, pas une minute pour s’ennuyer. Le soir, tous ensemble nous préparons le dîner.
                  
 Je passe la soirée avec Pi-Thaï, quatorze ans, qui parle très bien anglais. Elle me raconte son histoire et m’explique les raisons pour lesquelles elle est au centre. Sa mère est seule avec ses deux filles. Elle avait un frère, mais il est décédé. Je n’ai pas posé de question sur les circonstances, ni sur l’absence du père dans son histoire. Elle me fait part de ses rêves. Je vois dans ses yeux beaucoup d’espoirs et je sens dans ses questions qu’elle cherche auprès de l’étrangère que je suis,  une forme d’encouragement pour ses projets.
 

 
La nuit sera calme et paisible, bercée par le  doux ruissèlement de la rivière.
Nous sommes samedi matin et je dois préparer mes affaires pour repartir. Les sacs sont faits, Sarah vient me chercher, la voiture nous attend. Je vois Lada-Porn assise au bout d’un banc, qui nous regarde tristement charger nos affaires.  Le chauffeur est pressé, tout est embarqué, nous partons rapidement. Assise à l’arrière du pick-up, je regarde les enfants qui ont quitté leurs occupations pour venir nous dire au revoir. Lada a l’air triste, je lui souris, son visage s’éclaire et elle m’adresse un signe de la main. Son bras reste levé jusqu’à ce que je ne la vois plus. Sur la route je repense à tous ces moments passés avec eux, ces sourires, ces jeux, ces discussions dans nos langues respectives qui arrivaient finalement à se comprendre.
 

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Commentaires :

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  • ERic dit :
    10/5/2012 à 12h 12min

    Bonjour à vous 3 : Amélie, Emilie et Hélène. C'est toujours par votre page que s'ouvre l'internet à l'école, d'où cette connexion (à travers le temps). Ici, après des moments particuliers,l'année scolaire s'achemine vers le 5 juillet. Et le 3 juillet, soirée danse et contes (avec marionnettes); vous y voir ferait plaisir aux enfants...Et vous, comment allez-vous, après ces 10 mois ? Ciao, biZ. ERic

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