Amélie et Emilie sur les routes

Un Projet Solidaire Nos Partenaires Livre d'Or

 


Découvertes culturelles en Argentine
(monuments historiques, lieux de culte, traditions...)


 
Petit tour d'horizon de toutes nos observations en Argentine


L'agriculture

L'agriculture en Argentine apparaît comme une véritable fête. En effet, au cours d'une randonnée, non loin de Tilcara, nous apercevons dans un champ un groupe de personnes, hommes et femmes travaillant une petite portion de terre.

Contrairement à la France où un seul homme au volant d'un tracteur ou autres engins agricoles couvre plusieurs hectares dans la journée, ce groupe d'agriculteurs aura semé quelques parcelles de terre dans le même temps. Début octobre, dans la campagne de Tilcara, c'est la saison où il faut semer divers légumes (haricots verts, pommes de terre, salades...). Et en ce dimanche matin les argentins vivant dans les campagnes alentours se retrouvent pour cultiver leur terre. Un homme guide le cheval, un autre maintien l'attelage afin de réaliser une saillie rectiligne et derrière, un autre homme sème des graines suivi d'un autre recouvrant la saillie. Autour du champ, d'autres s'occupent de refaire la clôture afin de protéger les futures récoltes des bêtes susceptibles de s'en régaler (lamas, moutons...).


La particularité de cette activité agricole c'est que tout est organisé comme une fête. Tous ceux qui y participent bénéficient du repas mais aussi de boissons distribuées gracieusement. Si les femmes sont majoritairement chargées du ravitaillement, elles aident également à l'ensemencement. L'entraide, la convivialité et la bonne humeur sont ainsi de rigueur pour travailler dans la campagne en Argentine.


Les repas

 

La dégustation culinaire et parfois la prise de risque (quand nous ne connaissions pas les plats) se sont révélées plutôt satisfaisante. Par contre nous n'avons pas gouter la chèvre grillée qui aurait apparemment un goût un peu plus fort que le mouton, ni même le fameux « locro » (soupe à base de maïs et de viande assez grasse). Mais finalement, nous sommes bien contentes d'avoir échappé à cette dégustation puisque les bouts de viandes utilisés sont généralement des abats (tripes, pieds, tête...). Heureusement d'autres mets ont aiguisé nos papilles.

Incontournables en Argentine, à tous les coins de rues, les fameuses empanadas ont remporté nos faveurs. Au queso (fromage), à la carne de bife (viande de boeuf) ou de pollo (poulet), plus ou moins piquantes, dorées au four ou cuite dans l'huile, les empanadas ne coutant qu'entre 1 et 3 pesos argentins (0,20 et 0,60 centimes d'euros) constituaient la majeure partie du temps un petit encas en attendant le plats principal. Mais dans certains cas plusieurs empanadas composaient notre repas, notamment dans les trajets de bus les plus longs. En effet, nous pouvions commander des empanadas au restaurant, mais aussi les acheter dans la rue ou encore aux argentines qui montaient dans les bus le temps d'un arrêt et proposaient divers encas.

 


Empanadas a la carne dorée au four


Empanadas au queso

Empanadas dans le bus
 

Dans les spécialités locales nous avons également gouté « l'Humitas ». Il s'agit d'une pâte à base de maïs, de tomates, d'oignons et de fromage cuite dans l'eau bouillante au cœur d'un épis de maïs.
 

La viande d'Argentine est également le plat incontournable à déguster. Des célèbres parillas, ensemble de différentes viandes cuites au feu de bois comme le filet de lomo (bœuf), morcilla (boudin noir) et le chorizo (saucisse piquante) jusqu'au bife de chorizo (meilleur bout du bœuf, très tendre et assez gras) pouvant atteindre jusqu'à 500g pour une personne.

Malheureusement, bien que la viande soit extrêmement tendre, l'amatrice de viande que je  (Emilie) suis a été déçue par la cuisson. On a beau insister sur le fait qu'on désire sa viande saignante,en Argentine, le tourné-retourné dure plus de 15 min de chaque côté et sur de la braise ardente !!!

Nous avons également eu l'occasion de goûter du lama grillé accompagné d'une traditionnelle purée de citrouille. La viande du lama, comme celle du bœuf est une viande rouge, un peu moins tendre et un peu plus sèche car beaucoup moins grasse. Elle a donc un peu moins de goût qu'une bonne entrecôte de bœuf mais ça reste bon !

 

La cuisine argentine connait également une forte influence italienne (un tiers des argentins auraient des origines italiennes). Nous avons donc mangé de très bonnes pizzas mais également des pâtes : des raviolis et des cannellonis. Ces derniers ressemblaient davantage à de grosses crêpes fourrées aux épinards qu'à ceux que l'on connait (la viande est d'ailleurs servi à côté).
 

 
 
 


Côté sucrée, Amélie a fait l'agréable découverte de la dolce de leche, une sorte de pâte à tartiner au caramel qui ressemble pour les connaisseurs à du lait Nestlé concentré cuit. Dans nos petits déjeuners les plus copieux nous pouvions la tartiner sur du pain (Amélie est devenue accroc...). En parlant de pain, ici, ils ne fabriquent que du pain blanc qui n'est d'ailleurs pas toujours très cuit.

VIDEOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Pour les boissons chaudes nous nous en tenons au classique thé et café. Mais nous avons tout de même fait l'expérience du maté. La video parle d'elle même, l'expérience ne fut pas très agréable, laissant un goût amer et intense dans la bouche. Boire le maté a également une fonction sociale de rencontre et de partage. Nous avons ainsi retenté l'expérience avec un maté parfumé à l'orange et au miel. Ce fut plus agréable mais nous ne l'avons toujours pas adopté, notre palet a du mal à s'habituer !!!

Voitures

Les voitures dépendent fortement des endroits où nous nous trouvons. A notre arrivée en ville, à notre grande surprise, nous avons pu voir des voitures françaises (Renault et Peugeot), celles-ci tendraient néanmoins à disparaître au profit d'autres marques étrangères. Les contrastes, que ce soit en ville ou la campagne sont très marqués. Mais ces derniers semblent en partie dus au fonctionnement des prêts bancaires. Alors que la banque accorderait 60% du financement pour un véhicule neuf, elle n'accorde que 20% pour les véhicules d'occasion dont le pris reste très élevé (entre 10 000 et 12 000 euros). On comprend ainsi qu'il y ait soit des voitures très vieilles (que l'on utilise jusqu'à ce qu'elles n'avancent plus) et plus rarement des voitures neuves.

Il faut également savoir que seuls les grands axes routiers sont goudronnées. Beaucoup de routes sont donc des pistes plus ou moins accessibles. Dans les petits villages de campagne les 4x4 sont donc souvent de rigueur pour s'aventurer sur les chemins.

 

Beaucoup aussi ne possèdent pas de voiture par manque de moyens et marchent plusieurs heures par jour afin de vendre leur produits sur les marchés locaux.
 

Autre particularité, le chapelet et ou les icônes religieuses suspendues au rétroviseur central de la voiture. L'Argentine est en effet un pays avec un fort taux de pratique du catholicisme.
Il n'est ainsi pas rare de voir un chauffeur de bus ou de taxi faire le signe de croix lorsqu'il passe devant une église, une chapelle ou un lieu de culte aménagé au bord de la route.

Bus

Au cours du trajet Cafayate-Angastaco, le bus que nous avons pris, occupé majoritairement par des locaux, desservait des endroits forts isolés. Mais nous avons pu remarqué que le bus n'était pas seulement un moyen de transport mais qu'il occupait aussi une fonction sociale. Au bord de la route ou dans les villages traversés, le chauffeur distribuait le journal ou récupérait des lettres et colis à transmettre au cours de son trajet. Le bus remplace ainsi le système postal que nous connaissons en France et permet de préserver le lien entre les villages voisins et les lieux les plus isolés.
 

Les Maisons

 

De la ville à la campagne les architectures des maisons diffèrent.

De l'extérieur, les maisons des villes peuvent porter les traits de l'influence coloniale, être peintes ou recouvertes de crépit, ne laissant ainsi pas apparaître les matériaux de construction. Le toit est en réalité une terrasse sur laquelle nous avons vu sur la ville. Le fait de laisser une terrasse plutôt qu'un toit est aussi un moyen d'agrandir la maison quand la famille le souhaite. Certains jeunes restent ainsi vivre dans la maison familiale après leur mariage. Même si cette tradition se perd progressivement, les argentins restent vivre très tard chez leurs parents (environ 30 ans).

Nous n'avons pas pu rentrer à l'intérieur des maisons en ville mais celles-ci doivent ressembler aux auberges dans lesquelles nous trouvons hébergement. Elles-ci sont organisées comme en France avec des coins chambres, un coin salon et un coin cuisine. La salle de bain et les toilettes peuvent être en revanche soit à l'intérieur, soit à l'extérieur. La particularité tient aux toilettes : si elles ressemblent fortement aux toilettes que l'on trouve en France, il est interdit de jeter le papier à l'intérieur et ce quelle que soit la commission !!! Je vous laisse imaginer l'hygiène quand les poubelles sont pleines, ainsi que les odeurs...

A la campagne, les constructions sont différentes. Certaine maisons peuvent également être peintes, mais de manière générale, et ce d'autant plus dans les endroits isolés, elles sont composées d'une ou deux pièces. Les murs sont construits en briques de terre cuite fabriquées avec un mélange de terre, de paille et d'eau, puis séchées au soleil. Le toit peut être en tôle, mais aussi plus traditionnellement en bambou, paille, et terre cuite pour poursuivre l'isolation. Les maisons traditionnelles disposent généralement d'un four extérieur, lui aussi en terre cuite.

 

Au détour d'une porte entre-ouverte, nous avons pu observer l'intérieur. Sur le sol il n'y a pas de carrelage, seulement de la terre en guise de revêtement. La pièce principale sert à la fois de cuisine (centrale dans la pièce), de salon, mais aussi de chambre. Les lits sont soit à même le sol, soit surélevés avec, en guise de sommier, une base en terre cuite.

Dans les endroits visités, les températures en hiver peuvent atteindre -20 à -25°C la nuit. Dormir tous dans la même pièce, non loin de la cuisinière qui chauffe l'habitat et caché sous les couvertures en laine de lama, permet de se tenir bien au chaud.

 

A l'abri des regards, cachées derrière de grands portails et des barbelés, certaines maisons abordent un style contemporain contrastant avec le style beaucoup plus rustique de la majorité des maisons.

La maison ci-contre, au milieu des vignobles de Cafayate, appartient probablement à un richissime vigneron.

Boîtes artisanales

 

Lors de notre séjour à Tilcara, nous avons découvert au détour des marchés, des petites pièces artisanales en bois de différentes couleurs.

Nous en profitons un peu pour en savoir plus sur l'origine de ces petites boîtes.

Elles sont fabriquées par le peuple Wichi : ce dernier vivait dans la forêt Chaquena au nord-ouest argentin, grâce à la pêche, la chasse et la cueillette. Mais aujourd'hui, la pression de la civilisation contribue à la destruction des forêts et diminue ainsi l'espace de vie de ce peuple et leurs moyens traditionnels de subsistance. Ils se sont donc lancés dans la production artisanale en complément de leur mode de vie traditionnel. Leurs réalisations sont faites à la main à partir de différentes sortes de bois, ayant leur propre couleur naturelle. Par exemple : le bois vert correspond au Palo Santo, le rouge au Quelaracho, le jaune pâle au Phylostillion, le noir au Guayacan et le blanc n'est pas du bois, mais de l'os de vache. Il utilisent également du bois de cactus mort.

Sur cette photo, vous pouvez voir un petit animal qui ressemble à une autruche. Il s 'agit en fait du « Suri ». Il symbolise la terre et la pluie, car c'est le seul animal qui danse avant qu'il ne commence à pleuvoir. On retrouve le Suri dans presque toutes les cultures aborigènes du territoire argentin.

Nous avons également découvert des petits bijoux fabriqués à partir de ces mêmes matériaux. Sur cette photo vous pouvez en voir un qui a nécessité environ deux jours de travail. Sa conception en trois dimensions implique un travail minutieux et ingénieux. Les différentes parties du bois sont articulées entre elles grâce à un système d'angles inversés qui permet au bijou de se déployer sans se démanteler.

La Musique



Lors d'un dîner dans un restaurant de Tilacara, nous avons eu la chance d'assister à un concert. Les chansons racontent toutes une histoire de la région : de Salta à Tilcara en passant par Pumamarca, le chanteur nous livre ses textes avec beaucoup d'émotion.
Un couple, client du restaurant, s'est levé pour accompagner la musique d'une danse traditionnelle. Puis un musicien joueur d'une sorte de mandoline a accompagné le groupe. Look particulier, mais une dextérité incroyable...

Panneaux de signalisation

En Argentine, nous trouvons des panneaux de signalisation routière un peu différents des panneaux français.

Nous vous laissons en deviner le sens...


Parfois les indications sont peintes directement sur les murs ou prennent la forme de la pierre au coin de la rue.

Dans les villages que nous avons découverts, il y a très peu voire pas du tout de feux tricolores et les passages piétons se font rares. Il est important de trouver le bon moment pour traverser et ne pas penser à le faire tranquillement, car ici, les piétons sont loin d'être prioritaires et se font presser à coups de klaxon !


03-10-2010 : Pucara de Tilcara

Lors de notre séjour à Tilcara, village situé à 2465m d'altitude, nous sommes allées visiter Pucara. C'est un site de l'époque précolombienne qui a été restauré par des archéologues. « Pucara » signifie en langage quechua « forteresse ».

Celle-ci est constituée de nombreuses habitations en pierres formant un vrai labyrinthe. Elle est située au sommet de la colline et donc plus facile à protéger grâce à une vue panoramique.

Les poutres des maisons sont en bois de cactus, les toits en pierres couvertes de plantes fossilisées.

Un trou creusé dans la terre, encerclé de quelques pierres plates faisait office de four.

Cet ensemble de ruines témoigne de la vie précolombienne avant que les espagnols arrivent en Amérique. Ce site a abrité plus de 1500 habitants à certaines périodes, notamment entre 1000 et 1480 après Jésus-Christ. Les habitants y avaient plusieurs activités : cuisine, fabrication d'outils, production de laine de lama, culture de maïs et de pommes de terre au bord du rio...

 

Ce monument pyramidal est situé au sommet de la colline et a été construit en 1935 en l'honneur de Juan Bautista Ambrosetti et Salvador Debenedetti, tous deux chercheurs, ayant réalisé la première restauration du site en 1908.


 



26-09-2010 : El rio Colorado con Francisco, un peu de culture aborigène...


La rencontre de Fransisco (dont vous pourrez lire le portarit dans la rubrique Portrait d'ici et d'ailleurs) nous a permis de poursuivre notre apprentissage de la culture précolombienne riche en croyance sur les énergies transmises directement par la nature, la terre mais aussi les astres. 

Une rencontre commence bien souvent pas un salut. La poignée de main traditionnelle chez eux signifie le pardon. Le salut de la montagne est vraiment spécifique. En se regardant dans les yeux, d'une main à l'autre, il permet de faire circuler l'énergie entre les deux personnes.

Pour Fransisco d'origine ethnique "diguita", il existe 5 points sur le corps particulièrement importants : le coeur, l'estomac, le foie, les poumons et le pubis. Ces 5 points forment ainsi la "Croix du Sud", une constellation les reliant directement aux énergies diffusées par les Astres.


Nous découvrons une roche taillée en forme de fauteuil. La partie haute permet de s'asseoir et les deux trous en dessous de la partie haute signale l'endoit où l'on doit poser ses pieds. Ce siège, orienté d'une manière spécifique, est destiné aux femmes qui ont des problèmes ou des douleurs aux ovaires.  La nuit, elles doivent s'allonger dans ce siège, les jambes écartées, de telle manière qu'elles puissent recevoir l'énergie appaisante des astres.

Il nous raconte également que dans les montagnes, les femmes accouchent debout en s'appuyant contre un arbre. Moins évident pour accoucher médicalement, cette technique est moins douloureuse pour les femmes qui sont aidées par la force de gravité. Il était également courant que les parents mangent un bout du placenta riche en protéine.

 Dans les maisons traditionnelles des montagnes, comme sur cette roche, les hommes creusent un trou dans la roche pour pouvoir moudre le maïs. La pâte de maïs obtenue leur permet de confectionner "el locro", un plat traditionnel de soupe de maïs et de viande très grasse. Le genre de plat qui tient au corps pendant de longues heures quand on vit en montagne! !! Nous n'avons pas encore osé tester, mais dès que nous prendrons notre courage à deux mains nous vous ferons part de cette expérience...

 
   

 24-09-2010 : Le MAAM, musée à Salta
 

Notre visite de Salta nous a conduites au MAAM, un musée sur l'archéologie de Haute Montagne, au sein duquel nous avons pu découvrir la culture Incas enfouie dans les hautes montagnes de la région. En effet, une expédition archéologique réalisée en Mars 1999, a permis de réaliser une découverte des plus importantes au sommet du volcan Llullaillaco, l'un des plus hauts d'Amérique. A 6 739 m d'altitude, les archéologues on découvert sous des amas de pierres disposées en formes coniques, 3 momies d'enfants âgés de 6 à 15 ans (2 filles et 1 garçon). Reposant en ces lieux depuis plus de 5 siècles, les températures glaciales et le faible pourcentage d'oxygène dans l'air ont favorisé une conservation spectaculaire des 3 momies. Ces dernières, disposées d'une certaine manière, avec des objets spécifiques, ont permis d'en apprendre davantage sur les rituels Incas.

Pour les cultures précolombiennes la nature était considérée comme sacrée et plus particulièrement les montagnes considérées comme des dieux ou « Apus » qui protégeaient les communautés. C'est pourquoi les Incas qui accordaient une importance particulière à l'ancien culte construisaient des Autels d'Altitude dédiés aux rituels religieux. La CAPACOCHA était l'une des activités religieuses les plus importantes pour les Incas. Au cours de celle-ci, s'ajoutaient aux offrandes coutumières (or, argent, viandes...) des sacrifices d'enfants. Ils leur faisaient boire de l'alcool de maïs (chicha) et lorsqu'ils s'endormaient, ils les enveloppaient dans un linge et les déposaient avec divers objets symboliques dans des trous. Cette tradition qui nous apparaît cruelle et barbare aujourd'hui était un moyen pour eux de préserver la faveur des Dieux de la nature et de s'assurer de bonnes récoltes pour l'année à venir.

Avec des sacrifices aussi coûteux que ceux des enfants mais également avec des offrandes comme l'or qui symbolise le soleil, l'argent pour la Lune et les coquillages pour la pluie et la fertilité, les Incas pensaient ainsi contrôler les forces de la nature et les éléments.

La Nina del Rayo (6ans)





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